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ENGRENAGES
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 03 - 2011

Il n'y a pas de complot dans les différents mouvements de contestation qui secouent le monde arabe. La similitude n'est pas dans les forces qui s'attaquent au régime. Elle est dans les régimes eux-mêmes, dans leur rigidité et leur aveuglement. Dans leur inaptitude structurelle à accepter que le changement est dans l'ordre de l'histoire.
En Syrie, dernier pays à enregistrer une secousse – dont l'ampleur reste à déterminer –, le régime, s'il a encore une capacité de discernement, peut constater que sa position de pôle de résistance à la pax americana ne le met plus à l'abri de la contestation.
Un vieux militant nationaliste algérien, dix ans après avoir rencontré Hafedh Al Assad, a eu l'occasion de discuter avec son fils Bachar. Il lui a posé la même question sur le droit à l'existence de l'opposition politique et la réponse du fils a été en tout point semblable à celle du père : oui, on est conscient qu'il faut aller à l'ouverture et à la participation de toutes les forces politiques, mais il nous faut un peu de temps. La même réponse à dix ans d'intervalle !
Le temps, c'est pourtant ce qui commence à manquer. A la Syrie et à tous les régimes en place face à des sociétés épuisées par l'attente. Des sociétés de mieux en mieux informées et de moins en moins enclines à supporter les arguments invoqués par les tenants de l'immobilisme et de l'exclusion.
On ne gèle pas les mouvements de la société. Ils évoluent sourdement mais irrésistiblement. Et face aux contraintes politico-policières, ces mouvements empruntent leurs propres voies, souterraines souvent, mais en général irrépressibles. A trop vouloir reporter cet impératif, élémentaire, de mise en adéquation de l'ordre politique avec les demandes légitimes des sociétés, les régimes arabes sont en train de mettre en danger leurs pays.
Les révolutions-solutions égyptienne et tunisienne ont eu un coût humain relativement bas – même si toute mort est inacceptable, cela doit être réaffirmé – et cela relève quasiment du miracle. En Libye, le miracle n'a peu lieu : violence, guerre civile et intervention étrangère, Kadhafi n'aura rien épargné à son peuple. Au Yémen, la mécanique, presqu'inexorable, du basculement vers des violences généralisées est en œuvre. Le Bahreïn, base américaine face à l'Iran, ne risque pas lui d'être laissé à la révolution démocratique : le Pentagone et Obama ne le veulent pas.
En Syrie, cible constante et réelle des manœuvres américano-israéliennes, le régime est dans une phase délicate. La rigidité des systèmes de pouvoir, leur incapacité à créer les conditions de la participation et du changement pacifique, sont la base de départ d'un engrenage familier : revendication, répression, morts, manifestations… Et à la différence du Bahreïn, le Pentagone, la CIA et toute la Civilisation n'attendent que l'opportunité d'entrer dans la brèche syrienne et de l'élargir. Les décennies de monopole politique et de pratiques policières ont, un peu partout dans le monde arabe, émoussé le réflexe du rejet de l'ingérence occidentale. Qui peut aujourd'hui oser, hormis Kadhafi, affirmer que les Libyens de Benghazi sont des «traîtres» ou des «vendus» ?
Cette disponibilité, nouvelle et jusque-là apanage des pouvoirs, à nouer des arrangements avec l'extérieur, sonne définitivement le glas du modèle dictatorial arabe. L'arbitraire, l'autoritarisme et le monopole politique ne préservent pas la souveraineté. Ils sont en train de ruiner totalement le capital symbolique du combat anticolonial. A trop tirer sur la corde, les régimes ont sapé l'engagement patriotique citoyen, un engagement qui a servi pourtant pendant plus de cinq décennies de dernier ciment social et d'ultime lien politique.
Les évènements en cours dans le monde arabe apportent la preuve que la démocratie est aujourd'hui le seul moyen de régénérer un sentiment patriotique dévalorisé par le monopole que s'étaient arrogé des élites discréditées.


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