La révolution du jasmin se propage. Le Monde arabe bouge. Un séisme dont l'épicentre est parti de la petite Tunisie qui a déclenché une véritable secousse ! L'onde de choc s'est propagée à une grande vitesse pour toucher l'Egypte. Et la révolte dans le Monde arabe ne fait que commencer. De l'avenue Habib-Bourguiba, en plein cœur de Tunis, à la place Tahrir, symbole de la Révolution des Egyptiens au Caire, la Révolution du jasmin embaume de son doux parfum de liberté chaque jour un peu plus les pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Après la Tunisie de Zine El Abidine Ben Ali et l'Egypte de Hosni Moubarak, deux dictateurs qui sont passés à la trappe de l'histoire, à qui sera le tour dans les prochains jours ? Les paris sont ouverts. Le tourbillon de la contestation populaire tournoie dans l'espace géographique arabe et risque d'emporter dans son mouvement les régimes en place. Dans les villes de Benghazi en Libye, Manama au Bahrein, Sanaa au Yémen, la colère des populations longtemps soumises sous une chape de plomb se révoltent contre l'ordre établi et revendiquent le changement du personnel politique et le mode de gouvernance qui a maintenu jusqu'à présent en place des chefs d'Etat au pouvoir depuis plus de deux décades. Un seul mot d'ordre de l'Atlantique au Golfe persique « le changement ».Benghazi, Sanaa, Manama, la protestation gagne du terrain. Avec un mot d'ordre affiché, désormais sans peur, par les manifestants : «Dégage !». Ce slogan, le premier à l'adresse de Ben Ali, a déjà porté ses fruits en Tunisie. Le tyran de Carthage a fui le pays. Le Pharaon d'Egypte est tombé en attendant la prochaine victime des mouvements populaires. Benghazi, Sanaa, Manama, la même musique La même musique se joue, que ce soit à Benghazi, Sanaa ou Manama, où les manifestations en faveur de la démocratie et de la liberté d'expression, trouvent la répression au rendez-vous. A Benghazi, deuxième ville du pays, à 1.000 km à l'est de Tripoli, quatorze personnes ont été blessées mardi dans des affrontements à Benghazi, entre des manifestants et les forces de l'ordre, a rapporté, hier, un journal libyen. Les forces de l'ordre sont intervenues, selon le journal, pour mettre fin à des affrontements entre des partisans du leader libyen Mouammar Kadhafi et des « saboteurs » parmi des manifestants. Les manifestants ont scandé des slogans contre le régime: « Benghazi réveille toi c'est le jour que tu attendais », « le sang des martyrs n'est pas versé en vain », ou encore "le peuple veut faire tomber la corruption", selon ces médias. Ces manifestations sont contrées par des manifestations pro Kadhafi. Comme en Tunisie ou en Egypte, le scénario est devenu immuable. Peu après, des centaines de manifestants pro-régime ont défilé à Benghazi, mais aussi à Syrte, Sebha et Tripoli, selon des images de la télévision d'Etat. La chaîne al-Jamahiriya a diffusé des images en direct de manifestants défilant en brandissant des drapeaux et des photos du colonel Kadhafi. Ces manifestations interviennent à la veille de la « journée de colère » libyenne prévue pour aujourd'hui, selon des appels lancés sur Facebook, sous le slogan "Révolte du 17 février 2011. A Manama, des milliers de Bahreïnis ont continué, hier, de manifester contre le gouvernement, au lendemain de la mort de deux manifestants dans ce petit Etat du Golfe. Des centaines de manifestants se sont installés sous des tentes pour exiger des changements dans le royaume dans le cadre d'une mobilisation inspirée par les révolutions en Tunisie et en Egypte. Dans une allocution télévisée, le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a présenté ses condoléances aux familles des deux victimes « deux de nos fils précieux », a-t-il dit et promis qu'une commission ferait le jour sur les circonstances de leur décès. Ce qui est insuffisant pour calmer la rue et l'opposition. Le chef de l'opposition chiite à Bahreïn, cheikh Ali Salmane, a réclamé, « l'établissement d'une monarchie constitutionnelle » où le Premier ministre serait « élu par le peuple ». Le président Ali Abdallah Saleh du Yémen, lui aussi, n'échappe pas à cette fronde populaire. Partisans des pouvoirs yéménites et opposants s'affrontent depuis plusieurs jours. Les forces de police déployées autour d'un rassemblement de l'opposition sur le campus de l'université de Sanaa ont été incapables de maintenir à distance les deux camps. D'après les médias, des centaines de partisans du président Saleh armés de poignards et de gourdins ont chargé les protestataires qui ont pris la fuite. Un étudiant a été blessé dans la mêlée. D'autres étudiants sont alors sortis de l'université et ont commencé à lancer des projectiles en direction des loyalistes. « Nous continuerons de manifester jusqu'au départ de ce régime », a affirmé Mourad Mohammed, un étudiant yéménite qui se soulève contre l'immobilisme qui caractérise le régime de Ali Saleh. La menace de voir le Yémen suivre les exemples tunisien et égyptien a conduit Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis plus de trente ans, à annoncer qu'il s'effacerait du pouvoir à l'issue de son mandat, en 2013, et a proposé un dialogue à l'opposition politique. L'opposition a accepté ces discussions, mais la jeunesse yéménite, base du mouvement, ne s'en satisfait pas. « Nous voulons le changement et nous voulons obtenir ce changement de la même manière que les Egyptiens et les Tunisiens », préviennent les étudiants de Sanaa. Les pays à risque D'autres pays arabes sont sur la liste des pays à risque. La Syrie de Bachar Al-Assad. Jusque là, le jeune président a réussi à contenir la contestation par une politique préventive destinée à calmer la rue. Le Roi Abdallah de Jordanie, lui, a anticipé les évènements. Il a changé de gouvernement. Au Maroc, tous les ingrédients sont réunis pour un soulèvement populaire. Le Roi Mohamed VI a beau annoncer des mesures sociales, mais rien n'y fait, la contestation est là. Dans tous les pays arabes, le désir de démocratie et de liberté s'est enraciné dans l'esprit d'une population qui étouffe. Il semble que le jasmin tunisien est très contagieux. Il est parvenu à contaminer des pays, se croyant inoculés contre ce virus, même si ces pays sont différents les uns des autres. La révolution du jasmin se propage. Le Monde arabe bouge. Un séisme dont l'épicentre est parti de la petite Tunisie qui a déclenché une véritable secousse ! L'onde de choc s'est propagée à une grande vitesse pour toucher l'Egypte. Et la révolte dans le Monde arabe ne fait que commencer. De l'avenue Habib-Bourguiba, en plein cœur de Tunis, à la place Tahrir, symbole de la Révolution des Egyptiens au Caire, la Révolution du jasmin embaume de son doux parfum de liberté chaque jour un peu plus les pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Après la Tunisie de Zine El Abidine Ben Ali et l'Egypte de Hosni Moubarak, deux dictateurs qui sont passés à la trappe de l'histoire, à qui sera le tour dans les prochains jours ? Les paris sont ouverts. Le tourbillon de la contestation populaire tournoie dans l'espace géographique arabe et risque d'emporter dans son mouvement les régimes en place. Dans les villes de Benghazi en Libye, Manama au Bahrein, Sanaa au Yémen, la colère des populations longtemps soumises sous une chape de plomb se révoltent contre l'ordre établi et revendiquent le changement du personnel politique et le mode de gouvernance qui a maintenu jusqu'à présent en place des chefs d'Etat au pouvoir depuis plus de deux décades. Un seul mot d'ordre de l'Atlantique au Golfe persique « le changement ».Benghazi, Sanaa, Manama, la protestation gagne du terrain. Avec un mot d'ordre affiché, désormais sans peur, par les manifestants : «Dégage !». Ce slogan, le premier à l'adresse de Ben Ali, a déjà porté ses fruits en Tunisie. Le tyran de Carthage a fui le pays. Le Pharaon d'Egypte est tombé en attendant la prochaine victime des mouvements populaires. Benghazi, Sanaa, Manama, la même musique La même musique se joue, que ce soit à Benghazi, Sanaa ou Manama, où les manifestations en faveur de la démocratie et de la liberté d'expression, trouvent la répression au rendez-vous. A Benghazi, deuxième ville du pays, à 1.000 km à l'est de Tripoli, quatorze personnes ont été blessées mardi dans des affrontements à Benghazi, entre des manifestants et les forces de l'ordre, a rapporté, hier, un journal libyen. Les forces de l'ordre sont intervenues, selon le journal, pour mettre fin à des affrontements entre des partisans du leader libyen Mouammar Kadhafi et des « saboteurs » parmi des manifestants. Les manifestants ont scandé des slogans contre le régime: « Benghazi réveille toi c'est le jour que tu attendais », « le sang des martyrs n'est pas versé en vain », ou encore "le peuple veut faire tomber la corruption", selon ces médias. Ces manifestations sont contrées par des manifestations pro Kadhafi. Comme en Tunisie ou en Egypte, le scénario est devenu immuable. Peu après, des centaines de manifestants pro-régime ont défilé à Benghazi, mais aussi à Syrte, Sebha et Tripoli, selon des images de la télévision d'Etat. La chaîne al-Jamahiriya a diffusé des images en direct de manifestants défilant en brandissant des drapeaux et des photos du colonel Kadhafi. Ces manifestations interviennent à la veille de la « journée de colère » libyenne prévue pour aujourd'hui, selon des appels lancés sur Facebook, sous le slogan "Révolte du 17 février 2011. A Manama, des milliers de Bahreïnis ont continué, hier, de manifester contre le gouvernement, au lendemain de la mort de deux manifestants dans ce petit Etat du Golfe. Des centaines de manifestants se sont installés sous des tentes pour exiger des changements dans le royaume dans le cadre d'une mobilisation inspirée par les révolutions en Tunisie et en Egypte. Dans une allocution télévisée, le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a présenté ses condoléances aux familles des deux victimes « deux de nos fils précieux », a-t-il dit et promis qu'une commission ferait le jour sur les circonstances de leur décès. Ce qui est insuffisant pour calmer la rue et l'opposition. Le chef de l'opposition chiite à Bahreïn, cheikh Ali Salmane, a réclamé, « l'établissement d'une monarchie constitutionnelle » où le Premier ministre serait « élu par le peuple ». Le président Ali Abdallah Saleh du Yémen, lui aussi, n'échappe pas à cette fronde populaire. Partisans des pouvoirs yéménites et opposants s'affrontent depuis plusieurs jours. Les forces de police déployées autour d'un rassemblement de l'opposition sur le campus de l'université de Sanaa ont été incapables de maintenir à distance les deux camps. D'après les médias, des centaines de partisans du président Saleh armés de poignards et de gourdins ont chargé les protestataires qui ont pris la fuite. Un étudiant a été blessé dans la mêlée. D'autres étudiants sont alors sortis de l'université et ont commencé à lancer des projectiles en direction des loyalistes. « Nous continuerons de manifester jusqu'au départ de ce régime », a affirmé Mourad Mohammed, un étudiant yéménite qui se soulève contre l'immobilisme qui caractérise le régime de Ali Saleh. La menace de voir le Yémen suivre les exemples tunisien et égyptien a conduit Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis plus de trente ans, à annoncer qu'il s'effacerait du pouvoir à l'issue de son mandat, en 2013, et a proposé un dialogue à l'opposition politique. L'opposition a accepté ces discussions, mais la jeunesse yéménite, base du mouvement, ne s'en satisfait pas. « Nous voulons le changement et nous voulons obtenir ce changement de la même manière que les Egyptiens et les Tunisiens », préviennent les étudiants de Sanaa. Les pays à risque D'autres pays arabes sont sur la liste des pays à risque. La Syrie de Bachar Al-Assad. Jusque là, le jeune président a réussi à contenir la contestation par une politique préventive destinée à calmer la rue. Le Roi Abdallah de Jordanie, lui, a anticipé les évènements. Il a changé de gouvernement. Au Maroc, tous les ingrédients sont réunis pour un soulèvement populaire. Le Roi Mohamed VI a beau annoncer des mesures sociales, mais rien n'y fait, la contestation est là. Dans tous les pays arabes, le désir de démocratie et de liberté s'est enraciné dans l'esprit d'une population qui étouffe. Il semble que le jasmin tunisien est très contagieux. Il est parvenu à contaminer des pays, se croyant inoculés contre ce virus, même si ces pays sont différents les uns des autres.