Colère mais aussi extrême détermination hier à l'hôpital Mustapha, au deuxième jour de la grève à laquelle a appelé le Collectif autonome des médecins résidents (Camra). Le même degré de mobilisation est constaté un peu partout dans les hôpitaux d'Alger et dans d'autres wilayas du pays. Le Collectif autonome des médecins résidents peut d'ores et déjà se féliciter de la forte adhésion des médecins résidents autour d'une plate-forme de revendications à laquelle il n'est pas prêt à renoncer. «Pas question de baisser les bras», a affirmé hier le Dr Iles, délégué de l'hôpital Mustapha. Il s'exprimait au nom de centaines de médecins résidents rassemblés au niveau de la placette de l'hôpital, noir de monde, en ce 2ème jour de débrayage.Les protestataires se sont donné rendez-vous aujourd'hui à partir de 11 heures, au niveau de la placette, pour un méga sit-in qui doit réunir des résidents de tous les hôpitaux d'Alger.«Nous ne céderons pas face aux pressions, nous allons poursuivre notre combat jusqu'à l'obtention de nos revendications», a crié à tue-tête le Dr Iles. «Le ministre de la Santé pense qu'on va s'essouffler et abdiquer mais rien ne va nous arrêter», affirme l'orateur. Il est entouré de ses collègues tout aussi décidés que lui : «Résidents en colère», scandaient-ils sans relâche, au piquet de grève. Selon les grévistes, «la tutelle veut casser leur mouvement de protestation en faisant pression sur eux et en les menaçant de sanctions». Dans ce sens, des notes ont été adressées aux directeurs des CHU, leur demandant de procéder à des ponctions sur les salaires des médecins résidents. «De quels salaires parle-t-on ?» ironisent nos interlocuteurs qui estiment que ce qu'ils perçoivent en guise de salaire est totalement «insignifiant». Pour ce qui est du taux de suivi de la grève en ce deuxième jour, le Collectif autonome des médecins résidents dira qu'il a dépassé 90%. Plus de 6 500 médecins résidents à Alger, Blida, Tizi Ouzou, Oran, Annaba, Constantine, Sidi Bel Abbès et Tlemcen ont été mobilisés. Ils réclament l'abrogation du service civil qui, selon eux, est un véritable échec, mais aussi exigent une revalorisation de leurs salaires jugés «dérisoires», la révision de leur statut et une amélioration des conditions socio- professionnelles. Le Collectif des médecins résidents compte poursuivre le combat pour faire aboutir des doléances longtemps dénigrées et n'écarte pas de recourir à une grève illimitée «si le ministre de la Santé persiste dans son mutisme», indique le Dr Iles. «Jusqu'à maintenant nous n'avons reçu aucune invitation officielle au dialogue de la part de la tutelle», dit-il. Le collectif prévoit une rencontre nationale avec la participation des représentants de toutes les wilayas pour décider des suites à donner au mouvement de protestation. A. B.