La menace du boycott du championnat a de minces chances d'aboutir, selon les informations recueillies auprès des présidents de certains clubs. Ces derniers avaient décidé de recourir au boycott, mardi dernier, afin d'exercer une pression sur les pouvoirs publics pour que ces derniers débloquent les aides financières prévues dans le cadre du professionnalisme. La menace du boycott concerne les clubs des Ligues 1 et 2, mais, compte tenu de la programmation débridée du championnat, plusieurs clubs appréhendent ce boycott. Les clubs de Ligues 2 qui jouent vendredi appréhendent que leurs homologues de Ligue 1, dont des matches sont programmés samedi, ne suivent pas ce mouvement de boycott. Aussi, des matches de cette 20e journée sont reportés. Au cas où le boycott est effectif, ces matches retard seront-ils disputés ? s'interrogent encore des présidents de clubs qui ont requis l'anonymat. Ces mêmes présidents affirment qu'ils ne croient pas au boycott, notamment quand il s'agit de la finale de la Coupe d'Algérie. «Il ne faut pas exagérer, car on ne pourra pas boycotter une finale à laquelle assistera le président de la République», commentent ces mêmes présidents de club, estimant que leurs homologues sont allés vite en besogne. Ils tiennent aussi à rappeler le fameux feuilleton des clubs amateurs qui avaient boycotté le championnat de la DNA au début de cette saison. «Le dindon de la farce dans ce boycott, ce fut l'équipe du WR Bentalha dont le président est allé au bout de ces idées. Résultat des courses, c'est le club qui a carrément disparu», font encore remarquer des présidents de club qui appréhendent cette menace de boycott. Ils estiment que d'autres formes moins radicales auraient pu être utilisées avant de recourir à des prises de position extrême. Du côté de la FAF et de la LNF, c'est plutôt le silence, malgré les appels à la sagesse de ces deux structures de gestion du football national. Au ministère de la Jeunesse et des Sports, on estime que «le dialogue n'a jamais été rompu avec les clubs» et que «le processus de mise en place du professionnalisme suit son processus». Un responsable du MJS a rappelé que «le professionnalisme se fera avec ou sans ces présidents», ajoutant que «ces présidents auraient pu démissionner au lieu de recourir au boycott dans la mesure où ils n'ont pas réussi à attirer des investisseurs». La décision de boycotter le championnat sera prise aujourd'hui , a indiqué le président de l'Association des clubs de football, Mahfoud Kerbadj. Il a précisé que les clubs ont décidé de temporiser avant de prendre une décision définitive. Selon Kerbadj, les clubs ont longtemps attendu la concrétisation des mesures prises par l'Etat dans le cadre de l'instauration du professionnalisme. Il a relevé que leur menace de boycott ne vise pas directement le ministère de la Jeunesse et des Sports, mais l'ensemble des institutions concernées par la mise en œuvre du professionnalisme dans le football algérien.De son côté, le secrétaire général du MJS, Abdelmadji Djebbab s'est étonné de le menace des clubs de recourir au boycott de la compétition. Il a souligné que le processus de mise en œuvre du professionnalisme est en cours et des réunions ont déjà été tenues avec les banques afin de débloquer la situation dans les plus brefs délais, à savoir les aides financières prévues par les pouvoirs publics.