Depuis la mise en congé du directeur de l'hôpital Zighout Youcef de Ténès, il y a plus de deux mois et à la suite de laquelle une directrice a été désignée pour assurer l'intérim de cette infrastructure hospitalière, un certain malaise règne au niveau du personnel médical et paramédical. A noter que cette dernière étant également directrice de l'ancien hôpital Ahmed Bourras situé au centre de la ville de Ténès. Selon la directrice que nous avons rencontrée, cette dernière n'hésite pas de pointer d'un doigt accusateur quelques chefs de service et le conseil médical de l'hôpital à qui « elle reproche pour les uns une gestion hasardeuse du matériel consommable et pour les autres un désintéressement total dans leurs tâches quotidiennes». Au cours de notre entretien, la directrice nous fait part également de certaines pratiques quant à la restauration des malades. Selon notre interlocutrice, «la nourriture notamment la viande grillée destinée aux diabétiques est détournée vers des destinations inconnues». A ce sujet, la directrice nous confia qu'à chaque fois qu'elle tentait de sévir contre les agissements et comportements du personnel incriminé, c'est le tollé général y compris de la part de la section syndicale de l'hôpital qui vient de reconduire son président pour un nouveau mandat. Par ailleurs, selon des témoignages que nous avons recueillis auprès du personnel, le malaise se fait sentir notamment dans les services des urgences ou du matériel indispensable pour une prise en charge efficace des malades. Même les autres services de l'hôpital ne sont pas épargnés par cette situation, où on nous indique que des commandes de médicaments ne sont pas honorées, ce qui porte préjudice à la santé des malades. Des interventions chirurgicales ne représentant pas une urgence extrême sont reportées à des dates ultérieures, nous signale-t-on. Il faut noter que lors d'un conseil médical, le problème d'approvisionnement en médicaments et matériels auprès de la PCH (Pharmacie Centrale des Hôpitaux) a été soulevé. Il semblerait que la PCH conditionne la reprise d'approvisionnement en médicaments et autres matériels à l'hôpital au paiement d'une dette d'un milliard 300 millions de centimes. De toute évidence, l'absence d'un directeur nommé dans cet hôpital, dont on n'hésitait pas à le citer comme exemple il y a peine trois mois dans toute la wilaya de par les compétences de son personnel et son dévouement envers les patients, a créé un certain malaise qui se répercute indéniablement sur le bon fonctionnement de l'hôpital. La situation qui règne au sein de l'hôpital Zighout Youcef dépasse tout commentaire et doit interpeller plus d'un. La nomination d'un directeur dans les plus brefs délais est plus que souhaitable, permettant ainsi à cet hôpital de retrouver son lustre d'antan.