La tentative de la coordination pour le changement et la démocratie, (CNCD version partis politiques), de marcher dans la capitale a été encore une fois avortée. Pour la 11ème fois consécutive, la police a empêché les animateurs de la CNCD de marcher. Ils étaient hier à peine une dizaine de personnes à faire leur apparition vers 10h30 sur la place du 1er mai, juste en face de l'hôpital Mustapha Pacha. Aussitôt, apparus, aussitôt encerclés par quelques dizaines de policiers. Aux premières loges il y avait l'avocat et militant des droits de l'homme, Ali yahia Abdenour, le porte-parole des victimes de Khalifa Banque Abèd Omar et le député du RCD, Tahar Besbès. Saïd Saadi n'a pas pris part à «l'événement hebdomadaire» de la coordination pour le changement et la démocratie. «Djazair Houra Démocratia» (Algérie libre et démocratique), «Pouvoir Assassin», «Ecoutez, Ecoutez la jeunesse arrive» ou encore «One, Two, Three on a tué l'Algérie» sont quelques slogans clamés par les membres de la CNCD «cantonnés» sur le trottoir. Les «manifestants» n'avaient aucune chance, vraiment aucune chance d'organiser leur marche devant le dispositif sécuritaire mis en place. 11 heures passées, à la tête d'un groupe de 5 personnes, le porte-parole des victimes de Khalifa Banque tente «une percée» pour se frayer un chemin devant une foule de policiers mais en vain. Quelques bousculades et des cris fusent dans la cohue puis le groupe, repoussé sur le trottoir, reprend en chœur des slogans hostiles au pouvoir. Quelques badauds font une halte devant ce spectacle mais sont systématiquement invités par la police à circuler. En fait il y avait hier plus de journalises et de photographes que de manifestants. Les animateurs ne sont pas pour autant découragés. C'est du moins ce qu'affirment certains d'entre eux. «Je suis confiant, l'Algérie a toujours démontré dans le passé qu'elle pouvait trouver des chemins pour surmonter sa crise» nous a déclaré le représentant de la CNCD en France, Fouzi Benhebid. Ce dernier affirme qu'il existe une véritable omerta au sein de la presse française pour ce qui se passe en Algérie. Ce professeur d'université est convaincu que les Français ne veulent pas d'une «Algérie libre et démocratique», d'où, dit-il, le silence des médias et des responsables de l'hexagone.