La déperdition scolaire n'épargne aucune catégorie sociale du pays et touche tous les paliers de l'enseignement. Plus d'un millier d'élèves ont quitté les bancs de l'école à Oran depuis le début de l'année en cours. Pour le palier primaire, de nombreux élèves - notamment les filles - des régions montagneuses enclavées sont contraints par la force des choses à quitter les bancs de l'école, car le père, souvent au chômage, est dépourvu des moyens lui permettant de prendre en charge la scolarité de sa progéniture. Malgré les efforts consentis par le ministère de l'Education pour assurer une scolarité massive et gratuite aux différentes couches sociales, notamment celles démunies, conformément aux textes et lois en vigueur, la scolarité demeure en deçà des attentes des pouvoirs publics, surtout pour la tranche d'âge des 16-19 ans. «Le système scolaire institue trois barrages au cours desquels une proportion importante des scolarisés se retrouve dans la rue. Il s'agit de l'examen du passage de la 5e année primaire à la 1ère année moyenne et le passage de la 4e année moyenne à la 1ère année secondaire et enfin l'examen du baccalauréat. Ces trois «concours» sont le passage de la 6e à la 7e année fondamentale (ex-passage en 6e), le passage au cycle secondaire, c'est-à-dire en 1ère AS, et enfin le baccalauréat. La sonnette d'alarme est tirée. Abandon et exclusion confondus, ils sont près de 500.000 à quitter les bancs de l'école annuellement, dont 30% du primaire, selon une enquête réalisée par le Ceneap pour l'année scolaire 2006-2007. Attitude négative envers l'éducation, absence de motivation, répulsion au contact des différents aspects de la vie scolaire (l'enseignant, les programmes, les camarades ), problèmes socio-économiques , tels sont les arguments avancés par ceux qui ont, volontairement ou non, quitté les bancs de l'école. Cet établissement qui ne constitue plus, aux yeux de nombreux jeunes, l'apanage de la réussite personnelle et sociale.