L'incinérateur des déchets médicaux et produits pharmaceutiques périmés, implanté dans la commune de Didouche Mourad, vient d'obtenir l'agrément des services de l'environnement et ouvrira ses portes à la mi-juillet. C'est ce qu'a annoncé, hier, le responsable de ce projet, qui a été réalisé avec une firme anglaise, lors de la 8e journée d'étude organisée au palais de la culture Malek Haddad par le bureau de wilaya du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO) dans le cadre de son programme de formation et d'information continue. La nouvelle a été bien accueillie par les 19O pharmaciens de la wilaya, et les représentants des bureaux régionaux de Sétif, Skikda, Alger et Médéa ainsi que ceux des associations de protection de l'environnement qui ont participé à cette journée. Cet incinérateur prendra en charge aussi bien les établissements hospitaliers que les pharmacies de la wilaya. Etaient également présents à cette rencontre, le Dr Damèche, directeur de la Santé, représentant le wali, le secrétaire général du SNAPO, M. Belambri, ainsi que le directeur de la CNAS de Constantine. Interrogé au sujet de cette acquisition importante qui va régler beaucoup de problèmes dans le domaine de l'environnement et le stockage des médicaments périmés dont souffrent les officines, le secrétaire général du bureau de wilaya du syndicat des pharmaciens, M. Bouherid, a assuré que «dès le mois de juin prochain, le SNAPO signera une convention prioritaire avec les responsables de cet incinérateur du fait que, durant pratiquement deux ans, nous avons accompagné la réalisation de ce projet». Ce responsable a invité les pharmaciens à préparer les listings des médicaments périmés qui doivent être séparés par forme galénique, pour des raisons pratiques d'incinération. Pour revenir à cette journée d'étude, il faut signaler que le cycle des communications inscrites dans le programme a été entamé par le Dr Mellah Nabil, directeur général d'un laboratoire algérien de production de médicaments génériques, qui a traité du thème des ruptures chroniques des médicaments en Algérie. A travers cette présentation, le conférencier a essayé d'apporter quelques éléments de réponse sur le pourquoi de ces ruptures cycliques. «Evidemment, a-t-il expliqué, quand on cherche les réponses et ce qui permet en général d'anticiper sur les ruptures, c'est la réglementation et les outils mis en place pour contrôler son application. Aujourd'hui, notre réglementation en Algérie est dépassée par le développement de l'industrie pharmaceutique. Elle est devenue complètement obsolète. Il faut donc la mettre à niveau pour qu'elle puisse prémunir les malades algériens de la rupture», a déclaré l'intervenant. Le Dr Mellah a posé ensuite la question: qui est responsable de la mise en place de la réglementation et du contrôle ? Et il a répondu que c'est l'autorité concernée, en l'occurrence le ministère de la Santé publique et de la Réforme hospitalière. «Et cela, on le dit depuis plusieurs années sans résultat, d'autant plus qu'il y a certains éléments qui relèvent de la souveraineté nationale. Quand j'ai parlé du fait qu'un médicament commercialisé en Algérie doit obligatoirement être enregistré dans notre pays et en dinars, je pose la question de la souveraineté nationale à défendre». L'orateur s'est demandé en effet comment on vient vendre des produits pharmaceutiques en Algérie qui sont enregistrés au nom d'une société basée en France, en Suisse ou en Italie. «On n'est pas d'accord, a-t-il répondu. Pourquoi les Européens n'acceptent pas cela et nous on devrait l'accepter ? Pourquoi cela ne se passe pas comme ça au Maroc, par exemple. Nous n'avons donc qu'à mettre en place une réglementation qui interdise cette pratique et qui exige que le titulaire de la décision d'enregistrement pour un produit qui n'est pas fabriqué en Algérie soit basé en Algérie», a conclu ce producteur algérien.