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L'automne de schengen
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 05 - 2011

Quand les bruits de couloirs ne sont plus audibles, nous nous faisons un plaisir de vous les faire parvenir. Musique.
Un air de défaite a marqué le dernier Conseil justice et affaires intérieures de l'UE, celui qui réunit les ministres de l'Intérieur des 27 Etats membres, tenu jeudi dernier à Bruxelles. Une défaite de l'Europe politique face à la pression des partis nationalistes et populistes qui usent, depuis l'apparition de la crise économique et sociale en Europe, les avantages de liberté, de démocratie et de modernité acquis aux prix d'énormes efforts de générations précédentes d'Européens.
Jeudi dernier, les eurosceptiques ont porté symboliquement un coup dur à la principale conquête européenne, celle de la liberté de circuler dans l'Union, l'acquis de Schengen. Comment cela a-t-il été possible ? Non, ce n'est pas en raison des 25.200 migrants sud- méditerranéens fuyant les affres de la violence et de la guerre. Non ! Parce que dans les années 1990, et plus particulièrement lors de la guerre en Bosnie en 1994, ainsi que lors de l'embrasement du Kosovo, des dizaines de milliers de réfugiés ont fui vers cette Union européenne qui comptait 15 pays, sans que l'acquis de Schengen ne soit remis en cause ! Mieux, la Commission et le Conseil européens ont édicté, dans l'urgence et à juste titre, la fameuse directive de « protection temporaire des réfugiés ». Des dizaines de milliers de réfugiés de l'ex-Yougoslavie ont trouvé accueil, aide et protection dans l'espace Schengen. Une partie d'entre eux y vit à ce jour sans poser de problème « d'intégration ». Pourquoi 25.200 migrants désespérés provenant d'Afrique du Nord et subsaharienne posent-ils tant de problèmes dans une Europe qui s'est élargie à 27 pays ?
Est-ce en raison de leur origine, leur culture, leur religion ? Une telle explication serait trop facile et démagogique et verserait de l'eau au moulin de l'extrême droite, autant que l'extrémiste arabe, y compris celui religieux.
La vraie raison du lamentable spectacle auquel se livrent les dirigeants européens tient à la destruction des principes de solidarité entre Européens eux-mêmes. La montée des nationalismes et la dispute entre Européens existaient bien avant l'arrivée des migrants africains. Les flottilles provenant de Tunisie et de Libye sont un prétexte sur lequel surfent les eurosceptiques. Rappelons comment le président français Nicolas Sarkozy (comme par hasard) a lancé les premières salves contre les fondements de la solidarité et de la construction européennes, alors qu'il présidait l'UE entre juillet et décembre 2008. Il divisa l'Europe entre pays de l'euro-zone et les autres pour répondre à la crise qu'il disait, par ailleurs, concernant toute l'Union. Rappelons les échanges « saucés » entre lui et le président de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Junker. Sarkozy a fait adopter au forceps le texte pour une immigration choisie pour l'UE. Et puis ses réunions en aparté avec la chancelière allemande pour imposer à l'UE des lignes de conduite face à la crise. Sarkozy a marginalisé et affaibli les institutions européennes.
C'est donc tout naturellement qu'aujourd'hui, c'est lui qui est à l'origine de la tentative de démantèlement de l'espace Schengen. L'Italien Silvio Berlusconi a eu le mérite de délivrer des titres de séjour de 6 mois à une majorité de migrants africains. C'est le président français qui leur a fermé la frontière. A une année de la prochaine élection présidentielle, Nicolas Sarkozy chasse encore sur le terrain du Front national.
A Bruxelles, le ministre danois a saisi l'opportunité pour « défier » à son tour la Commission européenne, gardienne des traités de l'Union, en déclarant que son pays va immédiatement réinstaurer les contrôles à ses frontières. Ainsi, le parti populaire danois anti-immigration, partie prenante au pouvoir au Danemark, lèvera son veto sur le programme du Premier ministre actuel.
C'est pourquoi établir un lien de causalité entre le printemps arabe et la « crise Schengen » est une grossière manipulation politique. Autrement dit, la volonté de remettre en cause l'acquis de Schengen n'a aucun lien avec les 25.200 migrants africains, dont une partie a été rapatriée par ailleurs. Le coup est plus bas : il tient à des considérations électoralistes internes. La question est aujourd'hui de savoir quel autre acquis européen sera dans le viseur des eurosceptiques. Parions que ce sera la monnaie unique, l'euro. Car, ce sont les deux conquêtes de l'Union européenne : Schengen et l'euro. Sans ces deux acquis, l'UE n'existe plus.
Pour les eurosceptiques, l'affaiblissement des institutions européennes passe par des attaques continues contre tous les segments de la construction européenne. Une terrible dérive, alors que les textes fondateurs de l'Union sont bâtis sur la solidarité, le consensus politique et l'ouverture au monde. Jeudi dernier à Bruxelles, constatant l'incapacité de la Commission européenne à faire respecter l'ordre et la légalité des procédures, les députés européens ont dénoncé la dérive franco-danoise au sujet du traité de Schengen et averti qu'ils n'abandonneraient pas l'âme et l'esprit de l'Union. Ils ont cité les exemples tunisien et égyptien qui, malgré le défaut de moyens, accueillent plus de 500.000 réfugiés. Sans espace de liberté.


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