Les robinets sont à sec au quartier Bouzouaouèche depuis près de deux semaines, et cette perturbation de l'alimentation en eau potable semble s'installer dans la durée, au grand dam des habitants. «Nous vivons le calvaire avec cette situation, la perturbation de la distribution d'eau potable a chamboulé toute notre vie quotidienne», se lamentent les résidents de ce quartier. Ajoutant dans ce sens que les citernes d'eau affectées à l'approvisionnement des foyers «n'étanchent pas la soif» des habitants. «Rien ne peut remplacer l'eau du robinet», répètent-ils d'un air de dépit. Cette coupure intempestive de l'alimentation en eau potable a poussé les résidents du quartier en question à se plaindre auprès des autorités de la localité de Salah Derradji dont ils dépendent, «mais la situation n'a pas changé d'un iota», s'insurgent les concernés. Pourtant, et selon la voix officielle des autorités communales, les choses ne sont pas aussi simples qu'elles paraissent. M. K. Mourad, délégué du secteur urbain, reconnaît que la perturbation pénalise les habitants de ce quartier, mais il précise «qu'il ne s'agit nullement d'une quelconque panne technique». Ce dernier explique que «les réseaux AEP de ce quartier, construits d'une façon anarchique, il y a plus de 30 ans, ne respectent aucune norme réglementaire ». On apprendra dans ce contexte, que les réseaux d'assainissement ont été superposés au-dessus des réseaux d'alimentation en eau potable ! Les défauts et les malfaçons ont commencé à apparaître après la mise en service du barrage de Béni Haroun. La forte pression de l'eau du barrage a fini par avoir raison de la défaillance de ces réseaux, usés déjà par le temps, et les fuites ont commencé à apparaître un peu partout. Le bureau d'hygiène d'El Khroub s'est intéressé à la qualité de l'eau des robinets, et lors des analyses de contrôle, il s'est avéré que l'eau était polluée par une cross-connexion. Ainsi, soutient le délégué du secteur urbain de Salah Derradji, la décision de couper l'alimentation en eau potable s'est imposée, jusqu'à la localisation de la cross-connexion. Une tâche ardue, qui nécessite de sonder le réseau AEP, partie par partie, tout en procédant à des analyses sur des prélèvements afin de détecter l'endroit défectueux et le réparer, avouera-t-il encore. D'après les déclarations du délégué du secteur urbain de Salah Derradji, la coupure de l'alimentation en eau est décidée dans l'intérêt des habitants, pour leur éviter des maladies à transmission hydrique (MTH).