ON EST TOUJOURS SURPRIS QUAND DES HOMMES ET DES FEMMES QUI ONT DES IDEES ET DES PROPOSITIONS EPROUVENT LE BESOIN, AVANT DE LES EXPRIMER, DE COMMENCER PAR UN PLAIDOYER JUSTIFICATIF PAR LEQUEL ILS AFFIRMENT NE PAS FAIRE DE LA POLITIQUE. CES GENS, TRES MODERNES EN APPARENCE, RECONDUISENT LE THEME DU MONOPOLE DE LA POLITIQUE A UN CERCLE RESTREINT. UN CLUB DE PERSONNES PARTICULIERES A CETTE ELITE QUI, DANS LA LITTERATURE POLITIQUE ARABE, «LIE ET DELIE» (AHL AL-HAL WAL-AQD) A « CEUX QUI DISPOSENT DES CHOSES» (ULU AL-AMR). L'ENTREPRISE SYSTEMATIQUE DE DISCREDITATION DE LA POLITIQUE EN ALGERIE A DONNE DES RESULTATS DANGEREUSEMENT PROBANTS POUR CEUX QUI OBSERVENT LA VIE SOCIALE ET LES COMPORTEMENTS REGRESSIFS. FAIRE DE LA POLITIQUE QUAND ON NE FAIT PAS PARTIE DES «HAPPY FEW» SERAIT OU BIEN MEPRISABLE OU BIEN TRES DANGEREUX. IL Y A, BIEN SUR, DES MILITANTS POLITIQUES QUI MENENT LEUR COMBAT CONTRE CETTE ENTREPRISE INSIDIEUSE DE DECONSIDERATION DE LA POLITIQUE, QUI N'EST AU FOND QU'UNE INCITATION A L'INCIVISME. IL N'EN RESTE PAS MOINS QU'ILS SONT NOMBREUX, MALGRE DE HAUTS NIVEAUX D'INSTRUCTION, A FAIRE DU RENONCEMENT A LA POLITIQUE UN PREALABLE A LEUR PARTICIPATION AU DEBAT PUBLIC. PRENONS PAR EXEMPLE LE CAS DE L'INITIATIVE NABNI OU NOUVELLE ALGERIE BATIE SUR DE NOUVELLES IDEES. VOILA DES HOMMES ET DES FEMMES QUI ONT DU BAGAGE, NE MANQUENT PAS D'AMBITIONS ET FONT DES PROPOSITIONS QUI SONT DE NATURE A CHANGER L'ORDRE DES CHOSES. ET POURTANT, ILS PRENNENT UN SOIN MALADIF A SE PRESENTER COMME APOLITIQUES. COMME SI CHANGER LES REGLES DE FONCTIONNEMENT D'UN ETAT OU D'UNE ECONOMIE SERAIT SIMPLE AFFAIRE DE TECHNIQUE. PENSENT-ILS QU'EN SE PRETENDANT APOLITIQUES - ET DONC EN NON-CONCURRENCE AVEC CEUX QUI SONT CENSES DETENIR LE MONOPOLE DE LA POLITIQUE -, ILS SERONT MIEUX ENTENDUS ? AURAIENT-ILS INTERIORISE LE FAIT QU'ILS N'ONT PAS DROIT A LA POLITIQUE ET QUE LEURS ACQUIS, EN TERMES D'INSTRUCTION OU D'EXPERIENCE, NE LES HABILITENT, AU MIEUX, QU'AU ROLE DE CONSULTANT TECHNIQUE ? CE QUI EST CERTAIN EST QUE CETTE «DEPOLITISATION» ASSUMEE DE LA DEMARCHE A UN SENS NON EQUIVOQUE : LEURS IDEES ET PROPOSITIONS NE S'ADRESSENT PAS AUX ALGERIENS, QU'ILS APPELLENT POURTANT A ADHERER. ELLES NE SONT DESTINEES QU'A CEUX QUI «LIENT ET DELIENT». ET C'EST PRECISEMENT CE QUI CONSTITUE LEUR FAIBLESSE. LA MEME POSTURE EST ADOPTEE PAR LE FORUM DES CHEFS D'ENTREPRISES, QUI A CEPENDANT L'EXPERIENCE VECUE DE S'ETRE ATTIRE DES MESURES DE RETORSION DE LA PART DU GOUVERNEMENT POUR AVOIR EXPRIME UN PEU TROP VIGOUREUSEMENT SON DESACCORD AVEC CERTAINES DES MESURES PRISES DANS LE CADRE DE LA LOI DE FINANCES COMPLEMENTAIRE 2009. LE COUP DE SEMONCE SEMBLE AVOIR MARQUE L'ESPRIT DE M. REDA HAMIANI. DANS LE DOCUMENT REMIS AU NOM DU FCE A LA COMMISSION BENSALAH, IL SE PLAINT QUE SES PRISES DE POSITIONS AIENT ETE INTERPRETEES «A TORT COMME UNE CONTESTATION DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE GOUVERNEMENTALE, OU MEME COMME UNE IMMIXTION MALVENUE DANS LA SPHERE POLITIQUE, DE LA PART D'UNE ASSOCIATION DONT LA VOCATION EST, LEGALEMENT, RESTREINTE AU SEUL CHAMP ECONOMIQUE». QUE DE CIRCONLOCUTIONS PRUDENTES POUR ENSUITE DECOUVRIR, EN LISANT LE TEXTE, QUE LE FCE A DES IDEES SUR L'ORGANISATION DE L'ECONOMIE, SUR LA LIBERTE ET SUR LE RESPECT DE LA CONSTITUTION.