Trois mois après leur vaste mouvement de protestation, les gardes communaux viennent de bénéficier d'une augmentation de salaire à la faveur de la valorisation de leurs primes et indemnités avec un effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008. Les gardes communaux voient leurs primes et indemnités mensuelles liées au rendement, au risque et à l'astreinte augmentées. Le salaire de base n'a toutefois pas bénéficié d'une quelconque augmentation. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a promulgué, le 19 mai dernier, un décret instituant un nouveau régime indemnitaire pour les personnels de la garde communale. Ce décret, qui vient d'être publié dans le journal officiel, modifie et complète l'ancien décret exécutif n° 96-266 datant d'août 1996. La prime de rendement est calculée au taux variable de 0 à 30% du traitement. Le service de la prime de rendement est soumis à une notation selon des critères et modalités fixés par arrêté du ministre de l'Intérieur. L'indemnité de risque et d'astreinte varie de 35% à 45% du traitement, selon le grade. L'agent de la garde communale aura une prime de 45%, les chefs d'équipe et de groupe, 40%, le chef de détachement et son adjoint bénéficieront d'une prime de 35%, selon le décret. «Le bénéfice de l'indemnité de risque et d'astreinte est exclusif de toute autre indemnité rémunérant les heures supplémentaires et le travail posté», précise le décret. Toutes ces primes et indemnités sont soumises aux cotisations de sécurité sociale et de retraite. Créée en 1994 pour appuyer les différents corps de sécurité dans la lutte contre le terrorisme, le corps des gardes communaux, qui compte 94.000 agents, a à plusieurs reprises mené des actions de protestation. Les agents de ce corps avaient notamment campé durant cinq jours sur la place des Martyrs, à Alger. Les gardes communaux revendiquaient une augmentation des salaires et un statut particulier. Ils réclamaient également un départ à la retraite après 15 ans de service et la réintégration de 38.000 gardes communaux radiés. En avril dernier, les gardes communaux avaient été reçus par le directeur général de la Sûreté nationale, au terme d'un large mouvement de protestation. Un mois après, le corps de la garde communale, qui dépendait jusque-là du ministère de l'Intérieur, a été placé sous la tutelle du ministère de la Défense nationale, après la promulgation d'un décret présidentiel publié le 26 mai dernier dans le journal officiel.