Au chantier du tramway constantinois de l'entreprise italienne Pizzarotti, le conflit entre les travailleurs et la direction de l'entreprise, à propos du paiement des salaires du mois de mai dernier, persiste et a débouché, hier matin, sur un arrêt de travail qui a été observé par plus de 400 ouvriers. Ces derniers se sont rassemblés tôt le matin, pratiquement à partir de 8h, à la base du chantier, situé à la cité Zouaghi, devant leur direction, pour réclamer le paiement des salaires. Contacté hier, M. Abbas, l'ancien secrétaire général de la section syndicale qui, rappelons-le, a été dissoute par l'Union territoriale ouest de l'UGTA, nous a confirmé que ces centaines de travailleurs ont repris la grève en se présentant en masse à la direction pour demander à être payé, tout en refusant l'avance sur salaire de 10.000 DA à chaque ouvrier, proposée par les responsables de Pizzarotti. S'exprimant au nom de ses collègues après qu'un groupe de travailleurs nous ait confirmé la délégation qui lui a été donnée, dans ce sens, par ses collègues, notre interlocuteur a affirmé qu'il «n'est pas possible d'accepter cette avance sur salaire car la majorité d'entre nous ont contracté des dettes dépassant parfois les 20.000 dinars, en s'engageant de régler les factures après le versement de leurs salaires». Il a signalé que les éléments de la brigade de gendarmerie de Zouaghi se sont déplacés sur les lieux, dans la matinée et ont fait le constat ; mais voyant que le rassemblement était pacifique et fondé sur des revendications légitimes, ils sont repartis. Recontacté vers 14h, le représentant des travailleurs a affirmé que les discussions sont en cours avec les responsables de l'administration de l'entreprise pour trouver une issue au conflit. Toutefois, a-t-il ajouté, les travailleurs qui n'ont pas été payés, sont décidés à poursuivre la grève tant que leur revendication principale n'est pas satisfaite. Contacté à son tour, un responsable de l'administration de Pizzarotti, M. Marco, de nationalité italienne, après avoir su que c'est un journaliste qui est au bout du fil, a répondu : «Je n'entends rien», avant de couper la communication.