Alors que dans leur ensemble, les chantiers du tramway ont connu depuis le début de l'été un certain dynamisme avec une accélération des travaux dans les différents points allant de l'avenue Kadour Boumedous jusqu'à Zouaghi, voilà que depuis samedi dernier tout est à l'arrêt. En effet, les travailleurs, plus d'une centaine, n'ayant pas encore perçu leur salaire du mois d'août ont décidé de déclencher un mouvement de grève et de paralyser ainsi les travaux dans tous les chantiers. Il s'agit là de la première contestation «sérieuse» lancée par les travailleurs de la société italienne PIZZAROTTI. Selon les déclarations d'un groupe de manœuvriers rencontrés près d'un chantier au centre ville, les comptes CCP censés être alimentés depuis le 12 septembre sont vides jusqu'à ce jour (hier) et ils accusent la société italienne PIZZAROTTI de n'avoir versé aucun centime. Pourtant, la direction de la société affirme de son côté le contraire. Dans un communiqué, les responsables déclarent que le versement des salaires a bien été effectué le 10 septembre. Et devant de telles déclarations contradictoires entre l'administration et les employés concernant un retard de paiement de quelques jours, nous avons tenté de comprendre le fond du problème qui s'est avéré être plus délicat. En fait, selon un ingénieur de la société qui fait partie des non-grévistes, le conflit existe depuis des mois et le retard de versement des salaires n'est en fait qu'un prétexte pour les employés pour régler certains points avec l'administration. Il nous signale d'abord les changements répétés des dates de versement des salaires qui sont pratiquement modifiés chaque mois, tantôt les salaires arrivent au début du mois tantôt c'est pour la deuxième quinzaine. Les travailleurs veulent ainsi régler ce problème et obtenir une rémunération qui sera fixée pour une seule date car selon lui, il arrive parfois qu'en raison de ce décalage, les salaires sont perçus avec un mois et demi de retard, ce qui a certainement déclenché la grève actuelle. L'autre point de discorde plus important et plus profond aussi serait lié à une contestation de la section syndicale de PIZZAROTTI. Notre source nous évoque un bras de fer qui dure depuis des mois entre l'actuelle section syndicale et les travailleurs, ces derniers veulent en fait voir un changement à la tête de la représentation qui selon eux est en désaccord avec leurs principes et leurs revendications. Cet arrêt de travail n'arrange en rien l'entreprise italienne déjà en difficulté, qui est appelée à rattraper un retard cumulé de plusieurs mois.