Les 700 travailleurs des chantiers du tramway à Constantine entament leur deuxième semaine de protestation. Leur mouvement de grève a été déclenché la semaine dernière pour protester contre les conditions de travail dans lesquelles ils exercent. Une plate-forme de revendications est affichée dans les différents points d'arrêt du tramway dans laquelle les grévistes demandent, entre autres, l'augmentation des salaires et dénoncent les dépassements des responsables de la société italienne Pizzarotti, chargée de la réalisation du projet. Un projet prévu pour être livré en 2011, mais il ne sera finalement réceptionné que vers la fin 2012. Plusieurs problèmes rencontrent ce projet, notamment les protestations cycliques et les contraintes d'ordre financier, technique et administratif selon le côté italien. Ainsi, le respect de l'échéance initiale n'est désormais plus possible. L'entreprise évoque également «la persistance d'un déséquilibre financier du projet, provoqué par l'augmentation de la masse des travaux d'environ 6% par rapport au montant du marché initial», et un retard dans l'encaissement des situations mensuelles estimé à 26,1 millions d'euros. Côté travailleurs, la protestation observée au mois de septembre 2010 refait surface. Les mauvaises conditions de travail dont le manque de sécurité, l'absence d'allocations familiales et les retards dans le paiement des salaires sont toujours d'actualité. Ainsi, depuis une semaine, tous les chantiers sont à l'arrêt. Les travailleurs refusent de reprendre le travail tant que leurs revendications ne sont pas prises en charge, nous a précisé un représentant du syndicat. Ils dénoncent le non-respect de l'engagement pris par la société italienne Pizzarotti relatif à l'élaboration d'une convention collective pour protéger les intérêts et les droits des 700 travailleurs recrutés par le biais de l'Anem pour le compte de la société Quant à la commission paritaire décidée à l'issue de la grève dernière par les parties en conflit et qui a été installée, elle n'a pas su mener les négociations avec la direction italienne ni entamer son travail jusqu'à présent. Dans le même registre, le rôle de l'inspection régionale du travail qui avait pris part lors du conflit a été décrié. Pour rappel, la société Pizzarotti a été chargée de la réalisation du tramway de Constantine pour un montant de 330 millions d'euros. La direction de Pizzarotti avait affirmé par le biais de son représentant qu'elle était en négociations avec le syndicat et qu'elle va rencontrer un groupe de l'UGTA afin d'étudier les doléances des protestataires qui exigent une amélioration des conditions de travail ainsi qu'une augmentation de 20% des salaires.