Les occupants de l'immeuble situé au n°1, rue Mezouar Mohamed au quartier populaire de M'dina Jdida, lancent un appel pressant aux autorités locales, vu l'état de détérioration dans lequel se trouve leur habitation. Occupé par une quinzaine de familles, l'immeuble en question date de l'ère coloniale et présente d'importantes fissures à plusieurs niveaux. Les murs sont lézardés et la cage d'escalier menace de s'effondrer à n'importe quel moment, ce qui rend la vie dans une telle habitation assez risquée. «Notre immeuble était le théâtre de plusieurs effondrements partiels survenus durant les mois et les années précédentes», dira un locataire. «On appréhende déjà l'hiver, ses nuits blanches et tous les dangers qui nous guettent», ajoute notre interlocuteur. Pire encore, les caves de cette immeuble composé d'un rez-de-chaussée et de trois étages sont également occupées par une famille de plusieurs membres dont des enfants en bas âge. Cette famille vit dans le danger en permanence. Le moindre effondrement au rez-de-chaussée ou dans les étages supérieurs peut devenir très dangereux pour eux. Dans ce contexte, les occupants de cette habitation interpellent les services concernés afin d'intervenir tant qu'il est encore temps et éviter ainsi le pire. Il faut dire qu'Oran continue de perdre une à une ses anciennes bâtisses, ceci à un rythme inquiétant. Et le spectre des victimes plane au-dessus de ces vieilles bâtisses, dans les vieux quartiers de la ville comme M'dina Jdida, Sidi El-Houari, Derb, St-Antoine, St Pierre et Bel Air. Il ne se passe un jour sans qu'on n'entende parler d'un effondrement ou d'un effondrement partiel. La majorité des quartiers d'El-Bahia est menacée par le risque des effondrements. Selon un bilan établi par la direction de la protection civile d'Oran, en 2010, plus de 250 effondrements ont été enregistrés notamment dans les vieux quartiers de la ville à l'exemple de Sidi El-Houari, El-Hamri, St Pierre et Haï Nasr (ex-Derb). Dans le même sillage durant la période allant de 2005 à 2009, quelque 1.208 effondrements et effondrements partiels et 646 risques d'effondrement ont été enregistrés à Oran. Le pic a été atteint en 2007 où 313 effondrements et effondrements partiels et 120 risques d'effondrement ont été enregistrés. Cette année était dramatique, puisque quatre femmes sont mortes dans des effondrements dont trois de la même famille à El-Hamri et la quatrième à Kouchet El-Djir. En 2008, 301 effondrements et 143 risques d'effondrement ont été recensés. Bilan, trois morts et une vingtaine de blessés. Parmi les victimes, un enfant de 11 ans tué par un pan du plafond en plein sommeil au niveau du lieu-dit «Terrain Chabat» dans le quartier des Planteurs.