Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) le compte à rebours a déjà commencé pour marquer l'atteinte du cap des sept milliards d'habitants par la planète le 31 octobre prochain. Nous serons donc sept milliards de visages qui tangueront sur le vaisseau Terre vers des lendemains incertains. Le dérèglement planétaire sous toutes ses formes continuera de s'accomplir sous les quatorze milliards d'yeux hagards et impuissants à arrêter le cours infernal du temps qui s'écoule avec ses conflits meurtriers, ses misères, ses catastrophes, ses inégalités, ses injustices emportant des rêves déchirés, des espoirs brisés, des ambitions volées, des libertés inassouvies de générations entières qui aspiraient à un monde meilleur. Aujourd'hui aucune souffrance d'un peuple ne demeure strictement locale surtout si elle affecte sa dignité et son vécu quotidien car ses effets se font sentir sur toute l'étendue de la planète. S'il existe des peuples nantis ils ne représentent nullement la majorité des habitants de cette planète. La question incontournable qui se pose est qu'en sera-t-il demain pour tant de générations futures que sont les enfants d'aujourd'hui ? Faut-il encore raisonner en termes de fatalité ? Celle qui édicte que les chanceux sont ceux qui arrivent à tout, au contraire des malchanceux à qui tout arrive. L'heure est indéniablement à l'urgence de construire ce monde pour et avec les enfants, tous les enfants. Car cet espace planétaire a tellement vécu de moments dramatiques dans ces moindres recoins ciblant à chaque fois cette frange si vulnérable qu'est l'enfance qui, pourtant est celle qui érigera les futurs lendemains de l'avenir de cet univers. Si sur ces sept milliards d'habitants, le monde s'investissait sur trois milliards d'actions envers cette frange sensible, il n'en serait que meilleur. Mais de quel monde parlons-nous ? De celui qui préfère braquer ses lampions sur un « sérial homicide » ou sur les rides de Brad Pitt au lieu d'investir dans les espoirs d'une enfance avide de tout. De quel monde parlons-nous ? De celui qui polisse ses bénéfices et vante ses ventes d'armes ou son pourcentage de croissance au détriment d'une enfance dans la déchéance. Quel monde ? Lorsque les fusils et les bombes à phosphore déchiquètent les corps de nourrissons sans scrupules ni remords. Et puis au nom de quel Droit laissons nous cette innocence errer sans logis ni décence ? Il est vrai qu'aujourd'hui ce monde préfère s'accommoder avec les discours pompeux hypocrites en réajustant à chaque premier juin, ses larmes de crocodiles comme si cette frêle frange n'existait que le temps d'une circonstance. Au mieux pour se donner bonne conscience, on vient se pavaner en distribuant ses sourires forcés et narquois pour soigner son ego en affichant son aisance avec son chèque, devant les caméras, au profit d'une quelconque pitance. De quel Droit de l'enfance parlons nous lorsque nous laissons encore courir impunis, au nom de sacro-hypocrites tabous, de minables assoiffés à la quête de lâches jouissances sur cette innocence. Des enfants disgraciés qu'on continue d'estampiller sous x à l'aube du troisième millénaire. Il faudra arrêter de se cloitrer dans des considérations subjectives dépassées et essayer au moins de réfléchir à un statut digne de leur innocence qui leur permettrait d'entrevoir l'avenir sous de meilleurs auspices. Et que chaque enfant puisse avoir sa part de soleil. Prendre en compte les avancées de la Science, permettra grâce aux tests d'A.D.N, une véritable redéfinition des relations parentales et sociales. La conjugaison de la défense des droits humains universels et la sécularisation éclairée de la Charia en rapport avec les évolutions sociologiques est incontournable. Les enfants handicapés, les enfants malades, les enfants cancéreux, les enfants kidnappés pour être rançonné ou pour servir de banque d'organes, les enfants maltraités, les enfants abandonnés, nous fustigent de leur regard d'impuissance qui nous dévoile le sentiment d'être nié, humilié, de ne compter pour rien et qui nous interroge sur notre indifférence. Il est vrai que ce monde d'aujourd'hui est frappé de graves dissymétries dans ses relations, un monde en proie aux conflits dévastateurs, à des surenchères identitaires, à une indigence de crédibilité morale, à une pauvreté sans limites, à un cynisme maladif, à un égoïsme planétaire ou la farouche protection des intérêts prime sur toute autre considération. L'exemple le plus significatif nous vient de la grave crise alimentaire qui frappe la population de la Corne de l'Afrique malgré les multiples signaux d'alarme émis par les ONG humanitaires internationales - quoique certaines parties supputent sur leur rôle à travers certaines lectures distordues à leur propos- il n'en demeure pas moins qu'elles sont les seules à l'avant-garde du front de toutes les initiatives de secours au profit des populations gravement touchées. Tout en menant cette course contre la montre, les organisations d'aide tentent de sauver l'avenir de ses enfants, afin que la catastrophe humanitaire actuelle ne soit pas le début d'un cycle infernal. La sécheresse qui sévit, a déjà fait des milliers de victimes. Des milliers d'enfant sont déjà mort. Une très grande proportion souffre de malnutrition aigue. Les conflits meurtriers abjects au nom d'un fanatisme aveugle qui perdurent en Somalie bloquent en partie l'acheminement des aides. Au regard de l'enjeu, l'ONU estime qu'il faut mobiliser 2,4 milliards de dollars pour venir au secours des populations, alors que les plans d'aide financière à la Grèce dépasseront les 400 milliards de dollars. En octroyant dix millions de dollars à ces populations gravement touchées, l'Algérie a montré la voie à suivre. La nonchalance passive de beaucoup de pays, qui tardent à apposer leur signature sur les chéquiers du fait d' « un déficit d'image » sur les pays touchés, rebondit benoîtement. Pis encore certains membres de la F.A.O promettent montants et vermeils devant les caméras et se débinent illico presto au moment de vérité. Les écrans de fumée dans cette crise font légion. Pourtant l'urgence est d'alimenter des populations en extrême détresse. Et là, c'est toute la responsabilité des riches qui est engagée. Le tableau n'est pas aussi sombre car la culture de l'espoir pour cette enfance planétaire est encore permise car il existe de par le monde, des associations, des organisations humanitaires, des fondations qui veillent nuits et jours pour tenter de redonner du réconfort à cette enfance. La solidarité est manifeste. Il reste encore beaucoup à faire. Mais, l'espoir d'une reconstruction, d'une refondation, existe. Beaucoup d'Hommes de par le monde se sont investis pour cette noble cause. Feu Témi Tidafi pour qui, les enfants sont nés pour être heureux est de cette trempe. Cet homme de terrain et d'initiatives sans limites s'est investi sans répit, dans la protection de l'enfance algérienne privée de famille, en créant des structures d'accueil modèles mais surtout en encourageant leur prise en charge dans des familles d'accueil bénévoles. Son rêve s'est réalisé en bravant les hostilités de tout bord contre lesquelles il s'était opposé durant les années de discordes et de larmes. La concordance de noms entre le « kafil » et le « mekfoul » est l'œuvre de Témi. C'est par lui qu'est venu l''immense bonheur de milliers d'enfants qui ont retrouvé la joie de vivre en même temps que leurs parents d'adoption. Des parents qui contemplent chaque matin les yeux ou les premiers pas de leur poupon ou la réussite de leur enfant grâce à l'incommensurable impulsion persévérante de cet homme exceptionnel dans sa générosité et son altruisme. Il est sur qu'à chaque enfant qui nait un monde s'annonce retraçant ainsi de nouvelles perspectives et cultivant de nouveaux espoirs et comme il est aussi clair qu'à chaque enfant qui meurt le monde perd une essence. * Universitaire Référence bibliographique 1. Hadith