Trois citoyens ont été tués et deux autres ont été blessés dans la nuit du jeudi à vendredi au village El Bir dans la commune de Maatkas, 20 km au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, au cours d'une résistance à un groupe armé qui a pris en otage un citoyen, a-t-on appris de sources sécuritaires. Il était peu après minuit quand un violent accrochage s'est produit entre des individus armés et un groupe de citoyens venus au secours d'un des leurs retenu en otage par le même groupe pour demander une rançon de 200 millions de centimes. L'échange de tirs entre les deux camps a duré un peu plus d'un quart d'heure avant que les assaillants ne se replient dans les maquis voisins après avoir tiré à bout portant sur leur otage, âgé d'une trentaine d'années. Bilan de l'attaque : cinq blessés, dont trois ont succombé à leurs blessures peu de temps après leur transfert vers l'hôpital de Tizi Ouzou et la polyclinique de Draa Ben Khedda. Un blessé était gardé en observation au CHU de Tizi Ouzou jusqu'à hier dans l'après-midi. S'agissant des faits et selon des recoupements à partir des témoignages des habitants dudit village, le groupe armé y est arrivé en début de soirée dans le but de kidnapper le fils d'un émigré, qui est rentré de France la matinée, afin de réclamer une rançon. Le groupe armé s'est attaqué dans un premier temps à l'un des enfants de l'émigré, à sa sortie de la maison familiale. Puis son frère sorti juste derrière lui en voyant la présence des étrangers dans leur champ mitoyen de leur maison s'est approché d'eux pour découvrir qu'ils tenaient en otage son frère aîné. Il propose de prendre la place de son frère pour que ce dernier aille récupérer la rançon réclamée par les assaillants. Ce que ces derniers ont accepté. Le frère aîné est allé alors donner l'alerte au café du village. C'est ainsi que des citoyens se sont mobilisés. Certains des villageois se sont armés de fusils de chasse pour parer à la situation. Les individus armés embusqués derrière des figuiers, en apercevant les habitants, ont ouvert le feu et un violent accrochage s'en est suivi pendant plusieurs minutes. Les assaillants ont été contraints alors de battre en retraite mais ils ont tiré à bout portant sur leur otage avant de prendre la fuite. Le cauchemar des villageois s'est terminé vers une heure du matin avec l'évacuation des blessés, dont le premier parmi les habitants qui ont courageusement riposté face aux tirs des kalachnikovs et pistolets automatiques des membres du groupe armé. S. Rabah, a succombé à ses blessures peu de temps après, puis deux autres parmi les blessés ont rendu également l'âme au cours de leur évacuation. Pour les deux autres blessés, l'un a quitté la polyclinique de Maatkas dans la même nuit alors que le second est hospitalisé au niveau du CHU de Tizi Ouzou. Tizi Ouzou vient ainsi d'enregistrer sa sixième attaque, œuvre des groupes armés dans la région depuis dimanche dernier, jour de l'attentat suicide contre le commissariat de la première sûreté urbaine de la ville du chef-lieu de wilaya alors que mercredi, un policier et un citoyen ont péri dans un attentat terroriste sur la route de Beni Aissi-Tizi Ouzou, commis contre le chef de la sûreté de daïra de Beni Douala. La Kabylie est ainsi confrontée à nouveau à une recrudescence des actes terroristes sans précédent depuis des mois. La psychose commence à se réinstaller peu à peu dans la région.