Moi aussi, comme tous les jeûneurs, je me branche sur une des chaînes nationales. Mais moi, contrairement à eux, patriote que je suis, je ne zappe pas juste après l'annonce de la rupture par la voix douce du muezzin. Non moi, je me tape tout le programme. C'est tout simplement que moi, j'ai compris que les distribués dans la chkara nationale ne sont pas moins intelligents que nous. Détrompez-vous. Leur production est bourrée de sous-entendus qui leur permettent de braver la censure. Tenez « Djémiii family ». Dans cette « syrie », tout s'articule autour d'une chkara qui tombe du ciel sur la tête d'une famille. Mais les propriétaires de la chkara ne voient pas cela d'un même œil. Ils veulent la chkara pour eux tous seuls. Alors on fait actionner l'Amérique et ses colombos. Msakhit, les scénaristes sketchistes dialna. Le pétrole qui nous vient du sous-sol est remplacé par la chkara qui tombe du ciel. Indirectement, ils insultent nos hôpitaux, ridiculisent nos médecins et nous disent, tout ça avec beaucoup de subtilité que ceux qui sont dans les châteaux sont des vampires et leur descendance des monstres. Si ce n'est pas très fort ça. Zappez ce billet ! Les scénaristes aussi comme elm houkouma, font appel aux documents filmiques de zmène pour justifier leur présence el youm. En tout cas, moi, tout ce qu'ils font ne me fait pas rire. Leur pitrerie me fait pleurer. Car pour faire rire, surtout après la chorba ou la hrira, il faut avoir du métier et non des entrées à la télé. Les pitreries font bâiller même les enfants. La différence entre un clown et un pitre ? C'est que le clown fait rire, avec beaucoup de métier, parce qu'il est pathétique. Le pitre lui, fait rire parce qu'il est ridicule. Et le ridicule n'a pas besoin de métier. Demain, on abordera la philosophie d'une autre «Syrie» où la chkara est prédominante.