Dans son intervention lors de la rencontre qu'il a eue avec les opérateurs économiques de la wilaya d'Oran, tenue le 13 du mois courant, le wali d'Oran avait déclaré : «Si j'avais été présent lors du tracé de l'actuel projet du tramway, j'aurais refusé et aurais proposé un tracé situé notamment à la périphérie». Dans le même ordre d'idées, le wali a été reconnaissant envers les citoyens qui ont supporté tous les désagréments causés par les travaux. Il avait indiqué qu'il fera tout pour que l'activité commerciale de toutes les artères ne soit pas affectée, étant donné que cela serait synonyme de la mise à mort du centre-ville. Toute cette partie de la cité entre dans les plans de l'actuel chef de l'exécutif, qui tend à mettre en valeur tout le patrimoine qu'il recèle. Cette optique n'est pas nouvelle car, en 2008, le tracé a été décrié par des spécialistes qui considèrent à juste titre que le centre-ville est en train de se vider et que l'avenir de la ville est dans sa périphérie, d'où la nécessité de concevoir un itinéraire rattachant les banlieues et ceci permettra d'éviter au maximum les transferts de réseaux, des travaux très coûteux mais bénéfiques. « Mais ce qui est fait est fait », a conclu le wali. Le projet du tramway a été sans conteste celui qui a fait couler le plus d'encre, en ce sens que les travaux ont pris du retard et, actuellement, mis à part quelques efforts consentis au centre-ville où la cadence est palpable, ailleurs les chantiers patinent, alors qu'à plusieurs endroits, après la pose des rails et le transfert des réseaux, il ne reste que le revêtement de la chaussée, notamment celle réservée à la circulation des voitures qui connaît actuellement un ralentissement en raison du rétrécissement de la chaussée. La pose d'un tapis favorisera une meilleure fluidité ainsi que la décongestion de la circulation au niveau de certaines voies de déviation, comme c'est le cas à Boulanger ou Medioni. Par ailleurs, la fermeture partielle de l'intersection entre l'avenue Hammou Mokhtar (ex-Ave St Eugène) et la rue de Mostaganem, il y a quelques jours, a multiplié les désagréments. Des travaux ont été entamés, il y a quelques jours, pour relier les rails de l'avenue de St Eugène à ceux installés à la rue de Mostaganem. Depuis, des embouteillages inextricables sont signalés du rond-point de la wilaya jusqu'à la place Aïssa Messaoudi. Avec la fermeture à la circulation de la rue Mostaganem et l'avenue St Eugène, les automobilistes n'ont guère de possibilités. La situation se détériore de plus en plus », dira un automobiliste. Même constat au niveau de l'intersection qui relie la cité Mouloud Feraoun (cité Perret) et la gare ferroviaire. La situation est d'autant plus insupportable, vu la cadence des travaux qui risquent de traîner encore. Le projet de tramway d'Oran, lancé dans des conditions d'études de terrain et de faisabilité aujourd'hui remises en cause par bon nombre d'experts, ne cesse de soulever chaque jour des contraintes et des questionnements pour les autorités locales. Sous d'autres cieux, de grandes villes ont connu ce genre de travaux urbains d'envergure sans que leurs résidents ressentent pour autant les affres de la circulation bloquée, des poussières suffocantes ou du bruit infernal des engins de chantier. Ainsi, à titre indicatif, plusieurs semaines après l'annonce par les responsables du projet du tramway de la mise en place du système de travail en brigades de 3x8, devant élever la cadence des travaux du chantier, rien encore n'a été fait, laissant planer encore une fois le doute sur le respect des délais avancés pour la réception des travaux. Des données statistiques, communiquées en juin dernier par le directeur du projet, au sein du Groupe Tramnour, M. Philipe, confirment si besoin est cet état de fait dénoncé à maintes reprises par beaucoup de citoyens, notamment les automobilistes et les usagers de la voie publique, mais aussi par les commerçants qui assistent, depuis des mois, impuissants, à une chute libre de leurs activités, à cause de ces travaux qui semblent interminables. Les travaux actuellement en cours sur l'ensemble du tracé du tramway d'Oran, qui est composé de 4 tronçons, évoluent, selon l'exposé présenté par le directeur du projet, d'une manière pas du tout uniforme. Ainsi, et concernant les travaux de la pose des plateformes et des rails, le taux d'avancement au niveau du tronçon du centre-ville reste largement à la traîne avec un taux de 35 % à peine (juin), loin derrière le tronçon n°1 qui s'étend du PK 0 à la limité de la commune d'Es Senia (65 %) et les tronçons n°2 et 4 qui enregistrent un taux d'avancement de près de 60 % chacun, toujours en juin. Dans le volet relatif à l'aménagement des stations, le constat est encore plus accablant : 16 % de taux d'avancement pour le tronçon N°1, 35 % pour le tronçon N°2, 18 % pour le tronçon N°3 et 7 % pour le tronçon N°4. La situation n'est guère différente pour les 3 ouvrages d'art prévu dans le cadre du projet. Ainsi, et selon des chiffres arrêtés au 14 juin en cours, soit 2 ans et demi après le lancement des travaux fin 2008, la trémie de Dar el Beïda a atteint un taux d'avancement de 63%, le viaduc du 3ème boulevard périphérique 45 % et la trémie de Haï Es-Sabah seulement 20 %. Une situation qui avait contraint le wali à « hausser le ton » en appelant les intervenants du projet à s'impliquer davantage pour mettre un coup d'accélérateur aux travaux en adoptant notamment le système dit des 3x8 ou celui des 2x11. Un engagement qui a été pourtant pris auparavant par les responsables de Tramnour à l'occasion d'une visite du ministre des Transports, l'année dernière, sans jamais être respecté. Aujourd'hui, en tout cas, rien n'empêche sa mise en application, puisque l'ensemble des contraintes signalées auparavant par le réalisateur du projet sont levées, particulièrement celle relative à la dette des 40 millions d'euros, qui a été versée dans les caisses de Tramnour, tel que confirmé hier par le PDG de l'EMA.