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Fermeture du pont de Sidi Rached: La circulation dans tous ses états
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 25 - 08 - 2011

Hier matin, la commission communale de transport a été conviée à une réunion au cabinet du wali pour faire une évaluation de trois journées d'application du plan de transport d'urgence, devant faire face aux problèmes nés de la fermeture du pont de Sidi Rached pour travaux de confortement auxquels on a également conféré un caractère d'urgence. Mais le constat qu'on peut faire immédiatement est que la fermeture à la circulation automobile de cette importante voie de communication, qui relie les deux rives du Rhumel et la partie Est de la ville, n'a pas manqué de créer des problèmes inextricables et beaucoup de désagréments aux Constantinois pour leurs déplacements au centre-ville.
Le phénomène est apparu dans toute son ampleur en cette période de préparation de la fête de l'Aïd El-Fitr et de la rentrée scolaire: embouteillages monstres qui se produisent notamment au niveau des artères qui donnent accès au centre-ville, absence dans les stations de taxis bloqués, longues attentes des usagers dans des chaînes interminables et, pour couronner le tout, les citoyens ont dû faire face au diktat des chauffeurs de taxis qui ont procédé à des augmentations intempestives et unilatérales des prix des courses. Sur ce registre, ce sont bien entendu les usagers des quartiers de Sidi Mabrouk, Daksi, des Frères Abbès et d'El-Gammas qui ont subi les conséquences de cette situation chaotique. «C'est la troisième journée consécutive que j'arrive en retard à mon travail et je m'expose à des sanctions», s'est plaint hier un employé de banque voulant rejoindre le quartier de Daksi». Une femme à ses côtés, qui attendait depuis une demi-heure un taxi pour El-Gammas, s'est emportée elle aussi contre les taxieurs en criant: «Mais ce n'est pas possible, ces gens-là font ce qu'ils veulent et les autorités les laissent faire. C'est franchement du vol que de doubler les tarifs subitement en prenant pour prétexte la fermeture du pont !» Un autre, résidant dans le quartier de Sidi Mabrouk supérieur, a assuré que la veille le taxieur lui a exigé 40 dinars au lieu des 20 dinars habituels. «J'ai dû m'incliner, non sans protester, avoua-t-il, car cela s'est passé 90 minutes avant le f'tour et je devais coûte que coûte rejoindre mon domicile !». Interrogé hier à la radio, le directeur du Commerce a déclaré que la question du contrôle des tarifs ne relève pas de sa seule compétence. Le secrétaire général du syndicat des taxieurs lui a rétorqué par la même voie que la commission technique au sein de laquelle est examiné ce genre de problème ne s'est pas réunie depuis 2004. Aussi, ce syndicaliste ne manquera pas de justifier l'augmentation des tarifs par les circuits longs et compliqués que doivent faire les taxis pour rejoindre les quartiers Est de la ville.
Hier, à la station des bus de Khermisti, un autre phénomène induit par le nouveau plan de circulation dont l'entrée en application a conduit à l'entassement d'un grand nombre de bus dans cet espace restreint. Hier encore, elle a accueilli le reste des bus de la rue Rahmani Achour qui avaient, au début, refusé de s'y rendre et qui ont été délogés par la police .Ce qui fait que la situation est devenue impossible. Un convoyeur abordé a déclaré: «Si vous venez le matin, vous allez assister à des scènes de bagarre entre les chauffeurs de bus, notamment entre ceux du privé et ceux de l'entreprise ETC, parce que chacun reproche à l'autre de ne pas respecter son temps de chargement». Les usagers et les opérateurs de la station Khermisti avec lesquels nous avons discuté sont tombés à bras raccourcis sur les autorités locales, plus spécialement sur la commission de transport, auxquelles ils reprochent de ne pas avoir étudié comme il faut le nouveau plan. «La preuve est là !», nous a déclaré un opérateur privé qui a estimé que sa corporation constitue le dindon de la farce dans cette opération. Les usagers, quant à eux, ont affirmé qu'ils sont «exaspérés par les multiples désagréments qu'ils subissent. On se demande quand va se terminer notre calvaire, a déclaré une femme qui attendait un taxi pour se rendre à Aïn Smara. Après les interminables chantiers du tramway et les désagréments qu'ils ont provoqués, voilà maintenant qu'ils ferment les ponts. Pourquoi ils ne l'ont pas fait avant ? Va-t-on finalement nous chasser de la ville ?». Bref, les citoyens ne savent plus où donner de la tête.


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