La ville de Constantine risque-t-elle de manquer de pain durant les journées des fêtes de l'Aïd El-Fitr qui seront suivies par le repos du week-end ? La question a été posée aux responsables du syndicat des commerçants, en faisant allusion aux instructions du ministère du Commerce relatives à la permanence des commerçants durant les fêtes de l'Aïd El-Fitr. Le secrétaire général du bureau de wilaya de l'UGCAA de Constantine a déclaré qu'il vient d'emboîter le pas au secrétariat national du syndicat qui a lancé déjà une campagne de sensibilisation auprès des commerçants d'Alger. « Nous avons effectivement reçu une note émanant de la direction de wilaya du commerce demandant d'inviter les boulangers, les commerces d'alimentation générale, les marchands des fruits et légumes, de lait et ses dérivés, ainsi que les propriétaires des cafés et des restaurants à ouvrir leurs commerces durant les journées de l'Aïd El-Fitr et nous avons lancé un appel dans ce sens aux intéressés. Mais il faut dire à propos du secteur de la boulangerie que cet appel risque de ne pas être entendu compte tenu de quelques considérations objectives qu'il faut prendre en compte ». Et d'expliquer que « tout le monde sait que la majorité des ouvriers boulangers sont issus de la région de Jijel. Et comme chaque année, à pareille occasion, ces ouvriers partent chez eux la veille de l'Aïd pour passer les fêtes en famille obligeant les patrons à baisser les rideaux faute de main-d'œuvre ». Ce responsable a laissé entendre implicitement qu'un risque de pénurie de pain durant les journées de fête n'est pas à écarter car, a-t-il précisé, « notre syndicat ne peut obliger les boulangers à ouvrir et à garantir la disponibilité du pain ». En coordination avec la direction du commerce de la wilaya, les responsables de l'UGCAA ont affirmé avoir établi un planning de permanence pour les commerçants qui se sont portés volontaires pour ouvrir durant les fêtes et averti chacun d'eux de les informer à l'avance en cas de défaillance et ce pour pourvoir à son remplacement. Mais indépendamment de ces mesures prises par les autorités concernées, les Constantinois savent par expérience que malgré les promesses, il y aura beaucoup de fermetures. Ainsi depuis hier et à la veille de l'Aïd, les marchés et autres commerces grouillent de monde. Les pères et mères de familles de plus en plus nombreux et malgré les grandes chaleurs de ces derniers temps et ces décisions annoncées, savent qu'elles ont pour défaut majeur ne pas être suivies et encore moins appliquées à la lettre sur le terrain. Aussi, habits froissés et en sueur, jambes traînantes, se frayant difficilement un chemin dans la foule compacte, les gens prennent d'assaut les différents marchés de la ville, assez tôt le matin pour s'approvisionner en produits de large consommation. Echaudés par le comportement des commerces des fruits et légumes comme des autres produits de base qui n'hésitent pas à fermer boutique les jours de l'Aïd, qui en plus coïncidera cette année avec ceux du week-end. Ce que l'un dans l'autre n'arrange nullement le consommateur qui craint que durant quatre jours, ils risquent ainsi de se retrouver devant des commerces fermés. Et c'est pour contourner ce désagrément que nombreux sont ceux qui s'approvisionnent de produits essentiels en cette veille de l'Aïd, créant ainsi une effervescence particulière au niveau des marchés de la ville.
