Le réaménagement horaire appliqué depuis cette rentrée des classes au niveau du cycle primaire continue de susciter colère et mécontentement des parents d'élèves à Adrar. Certains parmi ces derniers, particulièrement quand les deux parents travaillent, ont même dû suspendre temporairement la scolarisation de leurs enfants en attendant de trouver une solution. Pour rappel, le nouvel horaire pour les deux premières années du cycle primaires est de 8h à 11h15, puis de 13h à 14h30 et de 13h à 15h30 pour les autres années du primaire. Une situation qui semble bouleverser les «habitudes» de toute la famille, surtout l'après-midi, indique une femme qui travaille et qui a demandé un congé de maladie pour accompagner sa fille surtout à la sortie des classes à 14h30, au moment où le soleil tape fort et la température atteint le pic de 44°C à l'ombre durant la semaine écoulée. «C'est trop injuste. Parcourir la distance qui sépare l'établissement scolaire de la maison à pied constitue une menace pour la santé de nos petits enfants», indique le représentant d'une association de parents d'élèves, qui accuse le ministère de l'Education de ne pas avoir pris en considération les spécificités de la région, notamment celles liées aux conditions météorologiques. «A 14h30, même la rue est vide !», indique-t-on. Pour les autres années du primaire, le constat est aussi sujet à appréhension. Une récréation à 14h30 sous le soleil... Les directeurs d'école doivent prévoir une récréation pour les élèves à 14h30 sous le soleil qui tape, dans des cours non couvertes et parfois sans eau potable fraîche. Ceci parfois dans des écoles qui sont dans un état lamentable, comme c'est le cas de l'école primaire Aïcha Oum El-Mouminine, visitée l'année dernière par le ministre de l'Education, qui avait donné des instructions fermes pour des aménagements. «La colère des parents d'élèves est visible. Et le taux d'absence durant cette première semaine de l'école a atteint plus de 30%», indique un membre d'une association de parents d'élèves. Des assemblées générales seront tenues dans les prochains jours pour décider les actions à mettre en place pour remédier à cette situation, indique-t-on. Pour les écoles des zones éloignées et enclavées, la souffrance des élèves est encore plus importante, notamment en raison du problème de transport et le fait que la cantine scolaire n'ouvre pas ses portes avant le mois d'octobre. Des écoliers sont ainsi contraints de rentrer à la maison, située à plus d'un kilomètre en moyenne. Il est impossible par la suite de retourner à l'école l'après-midi, surtout avec la chaleur. A noter également que des écoles ne sont pas encore dotées de climatisation. Ces établissements sont gérés par des communes qui n'ont pas les moyens d'équiper ces écoles en climatiseurs, ni même les ressources pour payer la facture d'électricité.