Le gouvernement algérien a exprimé jeudi «sa volonté de travailler étroitement» avec le Conseil national de Transition (CNT) libyen, afin d'asseoir une coopération bilatérale féconde au bénéfice des deux peuples frères, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. « Prenant acte de la déclaration faite par le président de l'Union africaine, le président Teodoro Obiang Nguema, lors de la réunion de haut niveau sur la Libye parrainée par les Nations unies, qui s'est tenue à New York le 20 septembre 2011, et prenant acte, également, de la lettre envoyée par le Conseil national de transition au président de la commission, le 5 septembre 2011, ainsi que du communiqué de la 294e réunion du Conseil de la paix et de la sécurité, tenue le 21 septembre 2011 à New York, le gouvernement algérien déclare sa volonté à travailler étroitement avec les nouvelles autorités libyennes afin d'asseoir une coopération bilatérale féconde au bénéfice des deux peuples frères et pour favoriser les conditions de la préservation de la paix et de la sécurité et de la stabilité dans la région», a précisé le ministère. «Le gouvernement algérien affirme, par cette même occasion, que son devoir de solidarité avec le peuple libyen frère, dicté par l'histoire et le voisinage, est une constante qui continuera de s'exprimer pleinement, conformément aux principes et règles de non-ingérence, de bon voisinage, d'entraide et de respect mutuel», a conclu la même source. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, qui s'exprimait sur la chaîne El Arabiya, en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU, jeudi, a déclaré que les relations de l'Algérie avec le CNT libyen, jusque-là «quasi officielles», vont passer au stade de «relations officielles». «Sur la base des engagements du CNT et de la position exprimée par l'Union africaine, les relations quasi officielles que l'Algérie entretenaient avec le CNT seront transformées en relations officielles», a déclaré le ministre à la chaîne El Arabya, sans fixer de délai à cette perspective. Dans ce sens, il a rappelé le communiqué publié jeudi par ses services. M. Medelci a réitéré, à l'occasion, «la forte volonté de l'Algérie de travailler avec les responsables de la Libye nouvelle pour améliorer les relations bilatérales dans tous les domaines». Il dira à ce propos que «la Libye n'est pas seulement un pays ami mais aussi un pays frère». Questionné sur les suites de la fermeture par les autorités algériennes des frontières avec la Libye, dans le sillage des troubles politiques et sécuritaires dans ce pays, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que ces frontières ne seront rouvertes que si leur surveillance est également assurée du côté libyen. Le 20 septembre, l'Union africaine (UA) avait annoncé «reconnaître le CNT comme le représentant du peuple libyen, dans la mesure où il forme un gouvernement de transition comprenant toutes les parties», selon un communiqué du président sud-africain Jacob Zuma. L'organisation africaine se félicite notamment que les nouveaux dirigeants libyens acceptent «de donner la priorité à l'unité nationale et de rapprocher toutes les parties libyennes, sans aucune exception, pour reconstruire le pays». Il y a une dizaine de jours, le numéro deux du Conseil national de transition, Mahmoud Jibril, avait annoncé qu'un nouveau gouvernement de transition sera formé en Libye dans l'espace d'une semaine à dix jours. Jibril, qui fait office de «Premier ministre» du CNT, a indiqué que ce nouveau gouvernement comprendra des représentants des différentes régions libyennes. Selon Jibril, le prochain gouvernement sera chargé d'appliquer les décisions du CNT, et un autre gouvernement sera formé après la libération totale de la Libye. Alger, par le biais du ministre des Affaires étrangères M. Mourad Medelci, avait à maintes reprises réitéré que la reconnaissance par l'Algérie du CNT interviendra après la formation d'un gouvernement représentatif du peuple libyen. Le chef de la diplomatie algérienne avait aussi révélé que des contacts directs ont été établis entre les responsables algériens et libyens. «Il y a des contacts au niveau des responsables algériens et libyens, lesquels contacts sont devenus directs depuis 15 jours. Nous ferons en sorte que ce dialogue se développe», a affirmé M. Medelci lors d'un point de presse animé conjointement avec son homologue malien, M. Soumeylou Boubèye Maïga, au terme de la 11e session mixte de coopération algéro-malienne. «Toutefois, j'estime que nous avons été clairs vis-à-vis de nos frères du CNT concernant la nécessité de former un gouvernement représentatif du peuple libyen avec toutes ses sensibilités. Par la suite, nous le reconnaîtrons immédiatement», a ajouté M. Medelci.