Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a appelé, hier, le ministère de la Santé à instaurer un dialogue avec le syndicat qu'il représente. Dans une conférence de presse tenue à Alger, Lyes Merabet, président de ce syndicat, laisse entendre que le malaise des praticiens risque de déboucher sur un débrayage. Les praticiens de la santé attendent toujours un geste de la tutelle qui s'engagerait à ouvrir un dialogue constructif à même de parer à ces éventuelles protestations fâcheuses pour la santé publique. Le bureau national du SNPSP devra recueillir les avis de la base qui seront connus lors des assemblées générales prévues pour les 2 prochaines semaines. Le conférencier indiquera, en guise d'avertissement, espérer «que, d'ici là, les choses auront évolué positivement». Le recours à la protestation n'est pas à écarter mais, pour le moment, le SNPSP attendra les décisions de la base qui seront soumises au conseil national de ce syndicat pour être entérinées. Le SNPSP accuse la tutelle d'avoir rompu le dialogue et de ne pas avoir tenu ses engagements concernant l'amendement de leur statut particulier promulgué en novembre 2009. Un statut auquel les praticiens de la santé n'ont pas pris part à son élaboration. Les médecins réclament, d'autre part, une «promotion» dans la gradation des chirurgiens dentistes et pharmaciens de la santé publique. La loi sanitaire et la Tripartite ont été également au centre de cette conférence. Concernant la loi sanitaire qui sera promulguée en fin d'année, le SNPSP dit « ne pas la cautionner». Selon le président du SNPSP, le ministère a fait cavalier seul pour l'élaborer sans avoir associé les partenaires sociaux qui sont les syndicats. «Nous estimons qu'il faut réformer le fond. Les praticiens de la santé ont leurs avis et propositions, étant donné qu'ils figurent avec les premiers concernés pour cette réforme». Le syndicat critiquera l'attitude du ministère et lui reproche de faire dans le bricolage. «En cas de grave problème tels la pénurie de médicaments pour les urgences, de vaccin pour enfant et de médicament pour cancéreux , la tutelle évoque, pour justifier ces défaillances, la mauvaise gestion de stock et autres arguments pour le moins erronés». Au sujet de la Tripartite (Gouvernement, patronat, UGTA), Lyes Mérabet dit ne pas voir «ce que cette rencontre va apporter de nouveau aux travailleurs» et critiquera sévèrement l'exclusion des syndicats autonomes. Le SNPSP demande à ce que le projet du nouveau code du travail soit connu par les partenaires sociaux avant sa signature. Il dira que des échos font état d'un code «rétrécissant les libertés syndicales. «Dans le cas contraire, que le ministère du travail nous fasse part de copies afin de ne pas laisser place aux spéculations». Le SNPSP tire la sonnette d'alarme sur les cas des travailleurs contractuels de la santé publique dont les maigres salaires n'ont pas été perçus depuis quelques mois. Il s'agit de personnel ambulancier, des femmes de ménage, d'agents de sécurité, qui seraient au nombre de 25.000.