Les syndicats des praticiens de la santé publique ont dressé, hier, un constat peu reluisant sur leur secteur, considérant que l'absence de dialogue entre la tutelle et les partenaires sociaux risque de conduire à l'impasse. S'exprimant hier lors d'une conférence de presse animée conjointement, le président du syndicat des praticiens de la santé publique et celui des praticiens spécialistes, ont tiré la sonnette d'alarme sur les conséquences de la gestion autoritaire du secteur. «Le secteur de la santé publique continue à fonctionner conformément à la loi fondamentale de 1985 au moment où des réformes ont été initiées dans plusieurs autres secteurs de la fonction publique. Le droit social en matière de santé est bafoué depuis plusieurs années», déplore Mohamed Yousfi, président du SNPSP. Ces deux syndicats des praticiens de la santé publique ont appelé les pouvoirs publics à impliquer le partenaire social dans la prise de décisions concernant le secteur, notamment celles relatives au régime indemnitaire et l'établissement des statuts particuliers. «Nous assumons nos responsabilités. La tutelle devrait impliquer le partenaire social dans la prise de décisions. Nous sommes une force de propositions des solutions aux problèmes du secteur de la santé publique gangrené par l'instabilité et la médiocrité de son système de gestion», déclarent les deux conférenciers. Le docteur Yousfi a annoncé que son organisation syndicale a décidé de se joindre au mouvement de grève du SNPSP à partir de demain, estimant que les médecins de la santé publique, spécialistes ou généralistes, sont exposés aux mêmes difficultés, travaillent dans les mêmes structures et dépendent de la même tutelle. Par ailleurs, les deux représentants qui ont défini ce secteur comme étant «névralgique», ont souligné que la réforme hospitalière «devrait concerner tant les ressources humaines que le matériel et les équipements». A propos des conséquences du débrayage sur la santé du citoyen, notamment en cette période marquée par l'épidémie de grippe A, M. Merabet a affirmé que «la grève sera maintenue tant que les voies du dialogue ne sont pas ouvertes», précisant que la question du service minimum «sera discutée lors du prochain conseil national du SNPSP prévu le 14 janvier». Lyes Merabet a qualifié de «positif» le bilan de cette grève ouverte entamée depuis le 21 décembre dernier. Le taux de participation, selon lui, n'a pas baissé de 80% ; depuis le début du débrayage, à l'échelle nationale. Le président du SNPSP se dit par ailleurs déterminé à poursuivre le mouvement de protestation malgré «les intimidations de la tutelle». Merabet a fait savoir que «le ministère de la Santé a décidé une ponction sur salaire des praticiens grévistes alors que notre grève est légale».