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Quand l'improvisation devient la règle
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 27 - 09 - 2011

Un chauffeur de taxi, versant dans la sociologie à force de discuter avec ses clients, nous confie «tout le monde se plaint de la hausse du coût de la vie. Aussi bien la ménagère que le jeune homme fraîchement marié». Interrogé sur le budget qu'il lui faut pour avoir une vie décente, il dira «un minimum de soixante mille dinars par mois». Mais il tiendra à expliquer que ce chiffre n'exprime rien en fait, «puisqu'il est impossible de budgétiser à cause des imprévus. Une maladie des enfants peut entraîner un trou dans le budget familial ». Ce constat de l'impossibilité de gérer le budget familial rationnellement, nous le retrouverons chez plusieurs de nos interlocuteurs, y compris certains universitaires. Tout le monde s'accorde pour dire que le marché, aussi bien des produits que des services, connaît des fluctuations imprévisibles qui ne répondent à aucune logique. Sauf à celle de la spéculation. Donc, il est vain de vouloir planifier, nous dit-on. Dans ce sens, une dame nous dira «il y a une semaine, la tomate était cédée à 120 DA et aujourd'hui elle est à 80 DA». Abondant dans le même sens, un chef de famille expliquera qu'en dehors du prix de la baguette de pain, les prix des autres denrées alimentaires changent d'un jour à l'autre, d'un endroit à un autre et même d'une épicerie à une autre dans le même périmètre urbain. Ramassant ces propos, un économiste fera le constat suivant : à cause de la grande anarchie dans le circuit de distribution des produits, de la prolifération des intermédiaires et de l'absence d'une autorité de régulation, il est vain de vouloir établir des études sur le coût de la vie. Pour lui, tant qu'il n'y a pas une bourse des produits qui doit servir de plateforme de rencontre de l'offre et de la demande, on ne peut que spéculer.
Commentant la volonté de ramener le SNMG (salaire national minimum général) à 18.000 DA, que compte négocier l'UGTA lors de la tripartite, un syndicaliste du Snapap nous dira «en 2008, nous avons publié et diffusé un prospectus réclamant un salaire minimum de 40.000 DA». Et d'ajouter «nous avons établi ce chiffre sur la base d'une enquête du terrain calculant les prix réels que débourse la ménagère». Soulignons que Louisa Hanoune, lors de son passage vendredi dernier à Oran, a réclamé un salaire de 35.000 DA. Toujours sur ce plan des chiffres, un cadre de l'ONS nous a affirmé que son organisme charge des enquêteurs pour relever les prix pratiqués notamment au niveau du marché de la Bastille à Oran. Pour lui, pour une famille de cinq personnes, il faut un budget mensuel de 28.000 DA pour pouvoir subvenir à ses besoins. Mais le calcul de l'ONS est établi sur la base des «prix officiels», héritage de l'ère de l'économie administrée. Or, note notre interlocuteur, l'Etat se trouve dans l'incapacité de contrôler ce qui se passe sur les marchés. Pour preuve, il avance les écueils et difficultés pratiques que rencontre l'enquête économique engagée par son organisme. Un autre universitaire remarquera que la définition des termes «besoins fondamentaux» pose sérieusement problème. Et d'expliquer que les sorties, les différents produits culturels sont devenus une nécessité incontournable de nos jours, à cause du stress quotidien caractérisant nos villes. Il s'interrogera «est-ce que les statistiques se rapportant au coût de la vie prennent en charge ce type de dépenses ?». Se référant à une statistique avancée par une source internationale, plaçant l'Algérie, avec 49 millions de baguettes par jour, comme le premier pays au monde au niveau de la consommation du pain, un autre économiste nous dira «nous n'avons pas un modèle de consommation type pour pouvoir appréhender des questions relatives au coût réel de la vie». Les ménagères «improvisent» pour pouvoir nourrir leurs enfants. Abondant dans ce sens, un épicier se contentera de faire remarquer que le pouvoir d'achat des familles est érodé de jour en jour. «Les gens achètent 250 g de sucre, deux œufs et deux portions de fromage. Ce qui était impensable il y a quelques années».
Pratiquement, tous ceux que nous avons approchés s'accordent pour dire que l'Algérie demeure un pays pré-statistiques. Ce qui rend impossible, ou au moins difficile, d'établir des projections ou des études sur le pouvoir d'achat des Algériens. Par Algériens, ils entendent la majorité vivant de leurs salaires. Quant à ceux qui dépensent sans regarder, on se contente de les affubler par le terme «el besnassa».


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