Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a réitéré, jeudi à Alger, qu'une "mesure exceptionnelle sera prise pour revaloriser les allocations et pensions de retraite". Cette valorisation, qui profitera à 2,1 millions de retraités, a été déjà annoncée la semaine dernière par le ministre. Ce dernier, qui s'exprimait à l'occasion de l'installation de trois groupes de travail issus de la dernière Tripartite, a confirmé que cette revalorisation sera prochainement mise en œuvre. En plus des relèvements annuels qui se font chaque mois de mai, il y aura une valorisation exceptionnelle. Selon M. Louh, cette mesure exceptionnelle sera prise en charge par le budget de l'Etat pour l'amélioration du pouvoir d'achat des retraités. Trois groupes de travail ont été installés, jeudi, en application des décisions de la dernière Tripartite tenue les 29 et 30 septembre dernier. Le premier groupe proposera des solutions pour améliorer les ressources financières du système national de retraite pour assurer des recettes supplémentaires à la Caisse nationale des retraites (CNR). L'amélioration du pouvoir d'achat des retraités sera étudiée par ce groupe de travail. Le principe de l'amélioration du pouvoir d'achat des retraités a été retenu avec toutefois la prise en compte de la préservation des équilibres financiers de la CNAS. Le groupe en charge du dossier du financement du système des retraites s'attellera à compléter les procédures de réformes engagées auparavant pour mieux protéger ce système. En dehors des valorisations annuelles classiques, les deux dernières augmentations des pensions de retraites sont intervenues en 2006 et 2009. La dernière valorisation annuelle des pensions de retraites a été fixée à 10% en mai dernier. L'Etat dépense 121 milliards de dinars en faveur des retraités. Le gouvernement a relevé de 15.000 à 20.000 dinars le seuil d'exonération de l'IRG pour les retraites. La loi de finances a également consacré un abattement sur l'IRG pour les pensions de moins de 40.000 dinars. L'augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG) signifie aussi 20 % de plus pour les petites retraites. Le groupe de travail examinera la possibilité de relever les cotisations sociales destinées à la Caisse des retraites, de sorte à ce qu'elle s'occupe, à l'avenir, de l'amélioration de la situation des retraités. La FNTR réclame une valorisation de 40% et une exonération de l'IRG pour les pensions moins de 40 000 dinars. La CNR avait connu beaucoup de difficultés financières marquées par une situation de quasi-cessation de paiement durant les années 90. Depuis 2007, la caisse a retrouvé ses équilibres qu'il faudra consolider. L'Etat prend en charge plusieurs opérations liées aux retraites au titre de la solidarité. Le gouvernement avait créé un fonds de réserve des retraites alimenté par 3 % de la fiscalité pétrolière. Ce fonds dispose actuellement de 146 milliards de dinars. La CNR dépense 290 milliards annuellement pour assurer le paiement des pensions au profit des retraités, soit l'équivalent des recettes actuelles de la caisse. Aussi, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a ficelé un avant-projet de loi visant la création de mutuelles dans le cadre d'un système complémentaire à la couverture universelle. Le gouvernement a également pris un certain nombre de mesures visant à améliorer le financement de la CNAS et donc sa pérennisation. Jusque-là limité aux seules cotisations des salariés, le financement de la CNAS a bénéficié, à la faveur de la réforme, d'autres ressources, à l'image de la taxe sur le tabac et d'une autre taxe fixée à 5% tirée sur les bénéfices de toutes les opérations d'importation des médicaments, mais aussi d'un impôt sur toute acquisition d'un bateau de plaisance. Par ailleurs, il est à signaler que le deuxième groupe de travail issu de la tripartite, mis en place jeudi dernier, s'attellera à évaluer les incidences d'une éventuelle abrogation de l'article 87 bis et la préparation d'un texte de loi consacrant la redéfinition du SNMG dans la prochaine révision du code du travail. L'abrogation de cet article est l'une des principales revendications de l'UGTA et de tous les syndicats autonomes. Le troisième groupe de travail évaluera le pacte économique et social et formulera des recommandations pour son enrichissement et sa reconduction. Ces groupes auront un délai de six mois pour remettre leurs copies.