Depuis trois jours, la collecte des ordures ménagères n'a pas été effectuée au niveau de plusieurs quartiers dépendant du secteur urbain El Mokrani et, du coup, plusieurs points noirs ont fait leur apparition, notamment à Boulanger et Maraval. La situation est devenue intenable, en particulier à Maraval où en plus des ordures ménagères qui se sont entassées, les importantes quantités de cartons et autres emballages abandonnés par les grossistes ont donné une piètre allure au quartier. Ainsi et après une nette amélioration depuis une année avec une collecte nocturne et une autre en diurne, cette situation a fait réagir les habitants qui estiment que le versement de la taxe d'assainissement au profit de la municipalité devient inutile. Payée chaque année, cette taxe est exigible à toutes les propriétés bâties et est supportée par les propriétaires ou les usufruitiers et est fixée entre 500 DA et 1.000 DA par habitation, de 1.000 à 10.000 DA par local commercial, professionnel ou artisanal, entre 5.000 DA et 20.000 DA pour le terrain aménagé pour camping et enfin de 10.000 à 100.000 DA par local industriel, commercial, artisanal produisant des quantités de déchets supérieures aux catégories citées plus haut, telles que les usines et les supermarchés. Pour le cas spécifique de la commune d'Oran, la plus grande du pays, plusieurs plans ont été mis en application par les services de la DHA, mais sans résultats probants. Il a fallu attendre l'arrivée de l'actuel wali afin d'avoir des résultats meilleurs avec la solution de l'épineux problème des moyens matériels sachant qu'il y a deux ans, 65% du parc roulant de cette division était en panne, malgré le plan d'urgence annoncé par l'APC en 2009 sous le slogan «Oran ville propre: le défi». Il était question, entre autres, d'éradiquer près de 80 points noirs alors que les quantités annuelles prélevées ont été estimées à l'époque à plus de 100.000 tonnes avec un pic atteignant les 300% de la moyenne mensuelle au mois d'août pour un effectif de 702 agents dont seulement 215 chargeurs, et uniquement 21 bennes-tasseuses. Contacté à cet effet, Smaïn Brahmia, le délégué à la DHA, estime qu'il s'agit de perturbations dues, selon lui, à « une grève sauvage » des éboueurs affectés dans cette circonscription. Le même responsable précise à cet effet que le personnel recruté dans le cadre du DAIP a également exprimé sa grogne, notamment pour exiger des salaires de même niveau que le personnel de la commune, voire leur recrutement, sachant que la durée de leur contrat n'est que de deux années. Cet impondérable a contraint les responsables de la DHA à achever le programme de décentralisation de la collecte des ordures ménagères au profit des secteurs urbains, une option qui a donné, selon M. Brahmia, « des résultats encourageants au niveau des secteurs touchés ». Ce plan est en cours d'achèvement et concernera les deux secteurs urbains restants, à savoir El Mokrani et Bouâmama. Le même responsable considère que, dès aujourd'hui, la situation deviendra normale en attendant le début de l'année prochaine qui verra une nouveauté, à savoir la mise en concession de la collecte ménagère avec au préalable un cahier des charges.