La nouvelle grille des salaires des journalistes entrera en vigueur dès le 1er janvier 2012. C'est ce qu'a réitéré hier le ministre de la Communication, Nacer Mehal. Ce dernier affirme que même si le groupe de travail chargé de l'élaboration de cette grille de salaires ne terminera pas ses travaux d'ici la fin de l'année, le nouveau régime salarial sera appliqué. «Un groupe de travail est en passe d'élaborer la nouvelle grille des salaires. Même si ce groupe ne finalisera pas le document avant la fin de l'année 2011, l'application reste maintenue à compter du 1er janvier 2012», dit le ministre cité par l'APS. M. Mehal, qui s'exprimait en marge d'un colloque intitulé «L'agence de presse, le service public et les opportunités de l'information en ligne», organisé à l'occasion de la célébration du 50ème anniversaire de l'APS, a réitéré son «soutien» aux revendications des journalistes. Le ministre appelle toutefois les professionnels des médias à faire montre de «rationalité» en tenant compte de la «disponibilité des finances». Et d'estimer que l'élaboration de cette grille de salaires tient compte des critères «objectifs.». «Je suis le premier syndicaliste des journalistes», affirme-t-il tout en se disant «fier de défendre la dignité des journalistes». M. Mehal promet que d'autres mesures seront prises sur les plans socioéconomiques en faveur des journalistes, soulignant que c'est pour la première fois depuis l'indépendance qu'un article dans la loi de finances de 2012 consacre une prise en charge par l'Etat de la formation des journalistes exerçant dans les secteurs public et privé. Le ministre devra répondre aux députés, aujourd'hui en plénière, lors de la présentation du projet de loi sur l'information. Ce texte consacre plusieurs dispositions relatives aux droits socioprofessionnels des professionnels des médias. Il s'agit, entre autres, de la participation de l'Etat à l'élévation du niveau professionnel des journalistes par des actions de formation. «L'Etat octroie des aides à la promotion de la liberté d'expression, notamment à travers la presse de proximité et la presse spécialisée. Les critères et modalités d'octroi de ces aides sont déterminés par voie règlementaire», énonce l'avant-projet de loi. Ce texte énonce que «la nomenclature des différentes catégories de journalistes professionnels sera déterminée par le texte portant statut des journalistes». Au chapitre des droits, le texte stipule que «toute relation de travail entre l'organisme employeur et le journaliste est soumise à un contrat de travail écrit fixant les droits et obligations des parties, conformément à la législation en vigueur». Aussi, le texte énonce que «la qualité de journaliste professionnel est attestée par une carte nationale de journaliste professionnel délivrée par une commission dont la composition, l'organisation et le fonctionnement sont fixés par voie réglementaire». Le projet de loi souligne également que «le changement d'orientation ou de contenu, la cessation d'activité et la cession de toute publication périodique, de service de communication audiovisuelle ou d'un organe de presse en ligne constituent pour le journaliste professionnel une cause de rupture du contrat assimilée à un licenciement ouvrant droit aux indemnités prévues par la législation et la réglementation en vigueur». Le texte exhorte aussi les organismes employeurs de «souscrire une assurance vie à tout journaliste envoyé dans les zones de guerre, de rébellion ou dans les régions éprouvées par les épidémies et les catastrophes naturelles». «Tout journaliste, précise l'avant-projet de loi, qui ne bénéficie pas de cette mesure est en droit de refuser d'effectuer le déplacement prévu». «Ce refus ne constitue pas une faute professionnelle et ne saurait exposer le journaliste à une sanction de quelque nature que ce soit», poursuit le texte. Autre nouveauté introduite : «Les journalistes professionnels peuvent concourir à la constitution de sociétés de rédacteurs participant au capital de l'organe de presse qui les emploie et à sa gestion».