La grève illimitée déclenchée le 28 novembre dernier par les 300 travailleurs algériens du chantier de l'autoroute Est-Ouest a entamé sa deuxième semaine sans que les partenaires sociaux, le syndicat et l'administration de Cojaal soient parvenus à un accord. De source syndicale, nous avons appris hier que le dernier round des négociations, qui s'est déroulé dimanche dernier entre les représentants des travailleurs algériens et le staff technique de Cojaal au complet, a abouti à une impasse à cause, notamment, des divergences profondes sur les taux d'augmentations concernant les trois primes de risque professionnel, de nuisance et de travail posté. Contacté hier alors qu'il était en route pour rejoindre l'inspection de travail de Constantine afin de faire aux responsables de cet organisme un compte-rendu sur les négociations et demander leur intervention pour débloquer la situation, M. Nakib Hocine, président du syndicat d'entreprise de Cojaal au niveau du chantier Est, qui a présidé aux négociations du côté des grévistes, a confirmé d'abord que la rencontre avec l'administration du consortium algéro-japonais de l'autoroute Est-Ouest a effectivement échoué sur les taux de ces trois primes. Alors que les travailleurs réclament un taux d'augmentation de 25 % pour la prime de risque professionnel, avec effet rétroactif depuis la date de recrutement du travailleur, a-t-il expliqué, la direction n'en a proposé qu'une fourchette située entre o,5 et 15 %. Pour la prime de nuisance, l'employeur est d'accord pour une augmentation de 10 % alors que les travailleurs revendiquent le double, à savoir 20 %. Enfin, pour ce qui est de la prime de travail posté, il a rappelé que son taux, qui était de 15 %, a été ramené par Cojaal à 5 % et les travailleurs réclament un taux de 25 %, avec également un effet rétroactif à partir de la date de recrutement. Entre-temps, a assuré M. Nakib, tout le chantier, dans sa partie sud comprise dans la wilaya de Constantine, au niveau de la commune de Zighoud-Youcef, que dans sa partie nord au niveau de la commune de Aïn-Bouziane dans la wilaya de Skikda, est pratiquement à l'arrêt depuis 10 jours. «Il fonctionne au ralenti grâce à la main-d'œuvre expatriée composée notamment de travailleurs indonésiens, malaisiens, etc. Le chantier a enregistré beaucoup de retard sur les délais de livraison prévue pour le mois de mars 2012, et si cette grève persiste, il serait improbable que ce retard soit rattrapé», a estimé ce responsable syndical en signalant par ailleurs que le moral des travailleurs algériens se trouve au plus bas et ceux-ci ne cessent de fustiger l'intransigeance et la partialité des Japonais qui ont cédé aux revendications des travailleurs asiatiques après que ces derniers eurent déclenché une grève de deux jours durant le mois d'octobre dernier, alors qu'ils se montrent inflexibles sur les revendications des travailleurs algériens. A remarquer enfin l'impossibilité de contacter le moindre responsable de cette entreprise.