Avec une incidence de 2,7 cas pour 100.000 habitants chez l'homme et de 2 pour la même population chez la femme, le cancer du rectum ne fait qu'augmenter en Algérie. Une réalité à laquelle doivent faire face les spécialistes de la santé publique compte tenu de sa localisation anatomique. La première journée d'oncologie médicale, organisée hier à l'hôpital militaire régional universitaire d'Oran (Docteur Amir Mohamed Benaïssa de la 2e Région militaire, a permis aux intervenants d'expliciter les aspects épidémiologiques du cancer du rectum à Oran. Pas moins de 10.225 cas de cancer ont été enregistrés à Oran, dont 302 cancers du rectum pour la période allant de 2000 à 2009, selon une étude réalisée par le service du cancer. Les spécialistes de la santé précisent à ce titre qu'aucune prédominance n'est enregistrée, les deux sexes pouvant être atteints avec une tranche d'âge située entre 58 et 62 ans. En mettant l'accent sur la nécessité du dépistage précoce et sur l'amélioration du diagnostic pour une meilleure prise en charge du malade, le professeur Boudinar, de l'hôpital militaire, a noté que le cancer du rectum occupe le 8e rang après le cancer du sein qui reste prépondérant chez la femme et celui du poumon chez l'homme. Il est également en 3e position par rapport au cancer digestif. Par ailleurs, cette rencontre, à laquelle ont pris part des professeurs et toute la corporation médicale venue des quatre coins du pays, a permis de développer le champ de la concertation entre confrères, de sorte qu'elle encouragera la formation médicale continue, ont indiqué les organisateurs. Les participants ont tenté d'expliciter les nouveautés introduites en matière de traitement du cancer du rectum, une première à Oran et dans toute l'Oranie, puisque la nouveauté, selon le professeur Boudinar, consiste à associer la chimiothérapie à la radiothérapie avant de passer à l'intervention chirurgicale. Un traitement qui commence à donner ses fruits, compte tenu des bons résultats auxquels sont parvenus les spécialistes, a affirmé le professeur Boudinar. Cette avancée thérapeutique vient succéder à une phase où le traitement reposait uniquement sur la chirurgie. Avec ces progrès réalisés par l'équipe médicale de l'HMRUO, les résultats seront sans doute meilleurs, estime-t-on. Les intervenants ont axé leurs recommandations sur la nécessité de la coordination de tous les acteurs, notamment les radiologues, les radiothérapeutes, les chirurgiens, entre autres, pour une meilleure prise en charge du patient. D'autres thèmes ont été traités à l'occasion de cette journée scientifique, notamment les facteurs histopronostics du rectum, l'impact des changements thérapeutiques sur le pronostic du cancer du rectum, entre autres.