Harakat Essahwa (Mouvement de la Renaissance) annoncera, aujourd'hui, sa constitution en parti politique. Issu des rangs des frondeurs du FLN qui ne partagent ni la ligne de l'actuelle direction, menée par Belkhadem, ni celle des redresseurs, dirigée par Salah Goudjil, ce mouvement semble avoir définitivement enterré l'idée de réformer le vieux parti. Selon son animateur, Djamel Saâdi, les tentatives de dialogue ont toutes échoué. «Ils ont fermé les portes de la concertation et du dialogue», affirme-t-il, à la veille de l'annonce du nouveau parti. «Comme nous ne sommes pas partisans de la violence, ni des coups tordus, nous préférons passer à l'étape de la constitution de notre propre parti politique, armés de la seule conviction que la base du FLN, les jeunes en particulier, va reconnaître ceux qui défendent le plus et le mieux, les véritables principes du parti», ajoute M. Saâdi. Interrogé sur l'idée qu'il se fait de l'attitude du ministère de l'Intérieur, si une demande de création de parti politique venait à être introduite, notre interlocuteur estime que les dirigeants et les militants de «Harakat Essahwa» ont le droit de créer une formation politique. «C'est notre droit en tant que citoyens algériens», dit-il. Le mouvement a-t-il pour ambition de participer aux élections de 2012 ? «Oui, si nous obtenons notre agrément à temps. D'autant que nous avons des bureaux dans les 48 wilayas du pays, et nos partisans sont de véritables militants de base. Cela fait une année que nous travaillons pour ces élections. Nous avons des idées que nous désirons proposer aux électeurs», dit-il encore. La question de l'agrément ne devrait pas, en principe, poser de problèmes étant donné que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait affiché son intention d'interdire tout congrès extraordinaire des dissidents du FLN, et non pas d'empêcher la création d'un parti politique dont les militants sont issus de l'ex-parti unique.