Le Conseil national (CN) du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) devrait se tenir les 11 et 12 janvier prochains, à Constantine, pour discuter de l'état d'avancement de ses revendications en suspens depuis quelques années. C'est pour cette raison que les travaux «sont ouverts à toutes les éventualités y compris la reprise de la protestation», affirme Dr Lyes Merabet, président du SNPSP. Si la date de la réunion a été fixée par les organisateurs, qui ont déjà entamé les démarches pour obtenir l'autorisation, il reste que la décision de l'administration locale (DRAG) de Constantine tarde à venir. Ce qui constitue une source d'inquiétude pour la direction du syndicat qui doit convoquer les participants et prendre toutes les mesures et effectuer les dépenses nécessaires pour assurer une bonne organisation de l'événement. Selon son président, le SNPSP est «inquiet de la démarche» de la DRAG de la wilaya de Constantine qui «subordonne l'octroi de l'autorisation d'organiser la réunion du CN «à l'accord de la direction de la santé publique (DSP) de la wilaya)». L'administration invoque une «directive» qu'elle est incapable de présenter. «Il n'est pas normal pour un syndicat national, qui a 20 ans d'existence, de devoir attendre le feu vert de la DSP pour pouvoir organiser une réunion de son conseil national. Il y a une ambivalence dans l'attitude des pouvoirs publics qui consiste à inviter le SNPSP à donner son avis devant la commission de Bensalah et lors des assises de la société civile confiées au CNES, puis à soumettre ses activités à l'accord de la DSP qui dépend du ministère de la Santé», ajoute notre interlocuteur. Pour sa première réunion de l'année 2012, le CN du SNPSP a inscrit au menu de ses travaux de faire un état des lieux de ses revendications. Trois points principaux sont inscrits aux débats. Le premier concerne le projet d'amendement du statut particulier des praticiens de la santé publique qui «ne répond aucunement à nos revendications», affirme le président du syndicat. «Depuis le protocole d'accord entre le ministère de la Santé (MSPRH) et le SNPSP portant projet d'amendement du statut, conclu en mars 2011, nous n'avons rien vu venir. Le MSPRH se contente depuis cette date de nous dire que le dossier est au niveau de la Fonction publique», ajoute Dr Merabet. Le second point de la rencontre concerne l'application de l'actuel statut particulier notamment dans ses articles 19 et 27, relatifs à l'accès aux grades supérieurs, comme nous l'explique le président du SNPSP. «A ce jour, ces articles ne sont pas mis en œuvre», dit-il. L'article 19 «concerne l'accès du praticien au 2e grade (sur les 3 prévus) après dix années d'expérience». «En mai dernier, le ministre de la Santé s'est engagé publiquement à l'appliquer avant fin juin 2011», ajoute Dr. Merabet. Quant à l'article 27, relatif à la création de postes budgétaires pour l'accès au 3e grade, «le MSPRH n'a proposé aucune modalité de concours ni permis aux praticiens d'y accéder», affirme encore le président du SNPSP. Le troisième point qui sera au menu de la réunion du CN du SNPSP portera sur le régime indemnitaire de la corporation et des «difficultés de son application» compte tenu des «différents intervenants», en l'occurrence les services du ministère de la Santé, ceux des Finances et de la Fonction publique, comme nous l'explique notre interlocuteur. Selon le président du syndicat, plusieurs établissements de santé publique du pays sont dans la situation de n'avoir pas encore payé certaines indemnités et primes, «en raison du manque de précision des textes». C'est le cas de certains établissements à Blida et Tizi Ouzou. Quant au volet relatif à la «prime de garde» et la «prime de risque et de contagion», «les hausses annoncées en mai 2011 ne sont pas encore appliquées», affirme Dr. Merabet. Selon lui, les deux primes varient respectivement de 650 à 750 DA net et de 1.500 à 2.000 DA net. La revendication du SNPSP concernant la prime de garde est de la porter à 3.000 DA (jour de semaine), à 4.000 DA (week-end) et à 5.000 DA (jours fériés). «Tout le monde sait qu'il existe un marché entre praticiens pour les remplacements des gardes qui tourne autour de ces montants. Beaucoup de praticiens refusent les gardes en raison de la faiblesse de la compensation financière qui, rappelons-le, était de 400 DA en 1994», soutient encore notre interlocuteur.