Le dernier décret exécutif relatif à la dissolution de l'établissement public d'insertion des handicapés (EPIH) stipulant le transfert de l'ensemble du patrimoine constitué par 31 unités de l'ex-ENABROS au profit du ministère de la Solidarité nationale a fait réagir l'organisation nationale des aveugles algériens (ONAA) qui considère que «cette mesure est illégale étant donné que l'ENABROS n'est que l'enseigne commerciale sous laquelle étaient regroupés les 31 ateliers en activité depuis 1963». La même organisation rappelle qu'«en raison des difficultés nées de l'ouverture du marché et dans le but de pérenniser l'emploi aux 3.000 agents, une convention portant le numéro 348/91 a été signée le 22 avril 1991 entre l'ONAA et l'ex-ministère des Affaires sociales devenu aujourd'hui celui de la Solidarité nationale». Pour les responsables de l'organisation, l'EPIH n'ayant pas pu atteindre l'objectif assigné et qui a abouti à la cessation d'activité en septembre 2009, la récupération de ce patrimoine immobilier au profit de cette frange de la population est un droit et ce dans le but de développer d'autres activités appropriées. Le représentant de l'ONAA pour la wilaya d'Oran nous précise à cet effet qu'il y a une «nuance à faire entre la gestion de l'activité confiée à l'EPIH, sous tutelle du ministère de la Solidarité nationale, et le droit au patrimoine qui revient à l'organisation». «De plus, l'ex-ENABROS n'a jamais été dissoute et pour preuve notre registre de commerce n'a jamais été radié et pas plus tard que l'année 2010, il a été renouvelé», devait encore dévoiler notre interlocuteur. Il nous fera savoir qu'au niveau local un dossier a été déposé la semaine passée auprès de l'administration des domaines pour geler cette décision en rappelant néanmoins que le statut juridique de ce patrimoine est soit domanial, soit communal. Le représentant de l'ONAA a également précisé que dans plusieurs wilayas du pays, les ateliers sont en voie d'être récupérés par l'organisation pour la création d'activités comme c'est le cas à Batna et Tizi Ouzou. Pour celui d'Oran, dont la superficie dépasse les 600 mètres carrés, l'ONAA projette de réaliser un centre de formation adaptée aux non-voyants ainsi que des activités professionnelles. Enfin, notre interlocuteur a rappelé que la question du versement des arriérés de salaires des 100 agents de l'unité d'Oran a été traitée par la justice qui a statué en faveur du personnel.