Les dernières déclarations du ministre de la Communication Nacer Mehal sur la contestation des journalistes de la télévision et de la radio nationales n'ont pas été appréciées par les journalistes de ces deux médias. Dans une déclaration parvenue à notre rédaction et signée par les sections syndicales de la télévision et de la radio, les journalistes ont fait part de leur regret de voir le ministre de la Communication parler de manipulation politicienne. « Il est regrettable d'entendre notre ministre de tutelle, qui est censé être le premier défenseur de la corporation, affirmer que l'action du sit-in tenu le mardi 24/01/2012 était l'œuvre d'une manipulation politicienne », est-il noté dans le document qui ajoute que « nous nous élevons de toutes nos forces contre de tels propos qui sont sans fondement et de nature à détourner la véritable motivation de cette action ». Les rédacteurs du communiqué affirment que l'action entreprise ce jour-là par les journalistes était la conséquence d'une attente légitime qui a semé des incompréhensions au sein de la corporation. Tout en saluant le travail effectué par la commission nationale d'élaboration de la grille salariale de référence sous l'égide du ministre de la Communication et le secrétaire général de l'UGTA, les journalistes de la radio et de la télévision s'interrogent sur les raisons du blocage de la question relative à la valeur du point indiciaire alors que, soutiennent-ils encore, la commission a abouti à « des avancées honorables et même historiques». «Les vertus de la négociation, la concertation et le dialogue auraient été bénéfiques pour terminer en apothéose au lieu de fixer unilatéralement une position, au point où le journaliste qu'on a voulu réhabiliter se sente en position de mineur, incapable d'exprimer la moindre revendication », lit-on dans le communiqué qui conclut que, « conscients des enjeux qui attendent le secteur public, avec l'adoption de la nouvelle loi sur l'information, incluant l'ouverture de l'audiovisuel, nous restons fidèles aux lois de notre pays engagé dans des réformes profondes sous l'égide du président de la république ». Dans un entretien accordé à l'APS le 25 janvier dernier, le ministre de la Communication Nacer Mehal avait déclaré qu'il ne comprenait pas ce type de mouvement, à moins « qu'il y ait des manœuvres politiciennes qui viennent contre tout ce qui a été décidé par consensus dans la commission ». Mais ce qui a jeté de l'huile sur le feu c'est, semble-t-il, la dernière sortie du directeur général de la radio Toufik Kheladi qui avait déclaré dans la presse qu'il allait « appliquer le règlement intérieur », comprendre par là des sanctions contre les journalistes qui avaient observé le sit-in alors que le ministre de la Communication avait pour sa part précisé à l'APS que le rassemblement des journalistes n'avait n'a pas eu d'incidence sur le fonctionnement de la radio et de la télévision. Des journalistes des trois radios nationales que nous avons joints hier se sont interrogés sur les raisons qui ont motivé la décision de leur patron d'adresser des questionnaires à tous ceux qui ont observé le sit-in alors qu'ils n'ont jamais abandonné leur poste. Les journalistes de la radio s'interrogent aussi pourquoi leurs confrères de la télévision n'ont pas été destinataires de ces fameux questionnaires alors qu'ils avaient observé le sit-in au même titre que les journalistes de la radio.