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Comment tuer un syrien avec le bout de la langue
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 02 - 2012

Les syriens sont donc seuls. Il n'y a ni ONU pour les sauver, ni Conseil de sécurité, ni OTAN. Bachar les tue, les analyses géostratégiques les tuent, les amateurs du complot international supposé les tuent, les soupçonneux les tuent, les sceptiques assis les tuent, les arabes lointains les tuent et d'autres syriens aveugles les tuent. Dire que la Ligue arabe est utilisée par des arabes pour frapper des arabes, comme l'a dit Belkhadem, est aussi une phrase qui tue les syriens. Et dire qu'on ne sait pas ce qui se passe vraiment en Syrie, tue aussi les syriens. Et dire qu'il s'agit d'une vengeance des monarchies arabes, d'un complot d'Israël, d'un projet de démantèlement du fameux front de refus comique, tuent aussi les syriens. Le « qui tue qui ? » en Syrie tue les syriens. Rester aussi à analyser avec un semblant d'intelligence est un crime qui tue par manque de compassion. Dire qu'il vaut mieux un dictateur que le chaos est un crime aussi qui tue. Dire qu'ils doivent dialoguer chez nous, à Moscou ou crever, est une attitude qui tue les syriens. Et dire que se sont des islamistes, c'est oublier qu'il s'agit de vies d'hommes et c'est donc une complicité dans le meurtre. Et dire que « nous sommes pour le dialogue » en politique étrangère, c'est une attitude qui tue.
Car on tue quand on ferme les yeux ou qu'on tourne le dos ou qu'on sirote son café en analysant sans fin comme un satellite et pas comme un être humain. Parloter sur l'OTAN, la France qui s'intéresse à la Libye, de l'Occident qui calcule son coût de repas et de butin, ou de jeux de puissances est un meurtre par la langue et un scandale par le cœur. En Syrie, il ne s'agit pas d'un jeu vidéo, d'un domino qui penche, d'une illustration de théories ou d'un entêtement ou d'un feu antibrouillard. Il s'agit de vies d'hommes et de femmes et d'enfants.
En Syrie, quand les gens tombent morts, ils ne se relèvent pas après. Quand ils crient liberté, ce n'est pas contre 50 euros le figurant. Quand ils hurlent de douleur, ce n'est pas une analyse mais de la compassion qu'ils attendent. La vie est humaine et doit le rester. Trop d'analyses tuent l'humanité de celui qui regarde et de celui qui écoute. Les syriens sont donc seuls. Cernés par la mort, l'indifférence, les analyses et des millions de tasses de café de gens qui les regardent en parlant de complot, de stratégie, de la Ligue arabe, du Qatar ou de l'inutilité de se soulever pour demander la liberté. Le contraire de compassion n'est pas indifférence, mais crime et assassinat passifs.


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