La volatilité des prix des produits agricoles de base et les crises structurelles et conjoncturelles entravant la production agricole ont été, hier, au centre d'un séminaire international organisé par l'Institut national de la recherche en agronomie (INRA). Des experts de 5 pays de la rive nord de la Méditerranée (Italie, Espagne, Malte, France et Portugal) et des 5 autres de la rive sud de la Méditerranée occidentale (Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie et Libye) se concertent pour sortir avec des recommandations à l'issue de leurs travaux de 3 jours. La crise alimentaire mondiale de 2007-2008 est «la leçon à méditer», affirme le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. La réapparition de la famine dans le monde, près de 963 millions d'êtres humains à travers le monde souffrent de malnutrition, relance le débat sur la sécurité alimentaire. Ce qui est appelé la révolution verte (stratégie mondiale pour le développement de l'agriculture), prônée jusque-là, ne peut demeurer une référence pour le développent de ce secteur et une nouvelle approche qui prendrait en considération la régulation du marché, autant qu'elle prend dans sa ligne de compte les problèmes liés à la désertification et la protection actives des ressources naturelles, s'impose pour les prochaines années, a souligné le ministre. La représentante de l'Union Européenne (UE) à Alger, Laura Baeza, axera son intervention sur les objectifs de la stratégie de l'Union pour vaincre l'insécurité alimentaire et qui consiste à mieux exploiter le potentiel des approches continentale et régionale (harmonisation des politiques agricoles, lutte contre les catastrophes, gestion durable des ressources naturelles). L'UE, selon la diplomate européenne, se fixe aussi pour objectif la promotion de l'innovation. L'oratrice fera état également des besoins céréaliers pour 3 pays de l'UMA dont le besoin a quintuplé depuis les années 1960, alors que les importations des produits céréaliers ont été multipliées par 21 dans notre pays, par 20 au Maroc et par 13 en Tunisie, a-t-elle indiqué. Le directeur du département de la sécurité alimentaire de l'Union maghrébine pose la problématique du comment maintenir en place les populations des pays du Maghreb par des stratégies communes. Répondant à une question de la presse relative à la hausse des prix et à la rareté de certains produits de large consommation (produits agricoles, viandes et autres), le ministre de l'Agriculture mettra le doigt sur «les pratiques spéculatives qui sont à l'origine de cette situation». Benaïssa accusera des producteurs d'en être les auteurs. Il leur rappelle qu'ils ne peuvent s'en sortir qu'en produisant d'une manière stable et continue, en référence à une règle bien établie : «produire plus pour vendre plus». Quant à la rareté de certains produits agricoles, le ministre soutiendra que «ce ne sont pas des produits de saison».