Les réserves de change de l'Algérie ont connu une augmentation significative à la fin de l'année 2011, a indiqué le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. 182,22 milliards de dollars ont été cumulés à cette date contre 162,22 milliards de dollars en 2010, a fait savoir jeudi dernier Laksaci, à l'occasion de la présentation des «tendances monétaires et financières» du pays au deuxième semestre 2011. La position financière extérieure nette de l'Algérie est largement consolidée, dira Mohamed Laksaci qui soutient que cela est d'autant vrai que la dette extérieure totale a baissé à 4,405 milliards de dollars à la fin du mois de décembre 2011 contre 5,681 milliards de dollars à la fin décembre 2010. «La position financière externe est donc robuste et constitue l'ancrage à la stabilité financière externe», s'est réjouit le gouverneur de la Banque d'Algérie. Ce dernier, qui s'est longuement étalé sur la crise financière qui touche les pays développés, soulignera qu'à la faveur de la «stabilisation» des prix de l'or noir, l'Algérie a pu constituer un matelas très confortable en devises. Les recettes d'exportation des hydrocarbures ont atteint 71,44 milliards de dollars en 2011, dont 49,55% au titre du second semestre, explique Laksaci qui note que cela correspond à une progression de 27,30% par rapport à leur niveau de l'année précédente qui était de l'ordre de 56,12 milliards de dollars. «L'évolution favorable des prix des hydrocarbures au premier semestre 2011 s'est matérialisée par des recettes budgétaires hydrocarbures accrues par rapport au premier semestre de l'année passé (36,3%) s'établissant à 2045,2 milliards de DA», est-il expliqué par ailleurs dans un document distribué à la presse. Les recettes budgétaires hors hydrocarbures, quant à elles, ont progressé moins vite, note le même document, qui révèle qu'elles ne représentent que 28,3% du total des recettes budgétaires. Cependant, la note de la Banque d'Algérie fait état d'une progression de 25,77% des exportations hors hydrocarbures en 2011. Selon Mohamed Laksaci, les exportations hors hydrocarbures ont atteint en 2011 un niveau de 1,22 milliard de dollars contre 0,97 milliard de dollars en 2010. «La persistance de la faiblesse structurelle des exportations hors hydrocarbures confirme les faibles diversification et compétitivité externes, pendant que l'année 2011 est marquée par une forte augmentation des importations», a déclaré le gouverneur de la Banque d'Algérie. LE COURS DU DINAR S'EST APPRECIE FACE AU DOLLAR «En moyenne annuelle en 2011, par rapport à 2010, le cours du dinar s'est apprécié de 2,1% contre le dollar, alors qu'il s'est déprécié de 3% face à l'euro», a déclaré Mohamed Laksaci. Il soulignera à ce sujet que la Banque d'Algérie procède à des calculs chaque mois et qui sont confortés par des experts du Fonds monétaire international (FMI). «Sans me vanter, la Banque d'Algérie est très à l'aise sur ce sujet», dira-t-il en infirmant par la même occasion toutes les rumeurs qui ont circulé, ces derniers jours, sur une dévaluation en catimini du dinar. Il expliquera, en outre, que partant de données mensuelles de fin de période, le dinar algérien, coté 103,4953 pour un euro à fin décembre 2010, a atteint un maximum de 105,8325 dinars pour un euro en avril 2011 pour, ensuite, se stabiliser du mois de mai au mois d'août 2011 autour de 103,5 dinars pour un euro. «A la fin de décembre 2011, le cours de l'euro a atteint 106,5322 dinars contre 103,4953 dinars à la fin 2010, correspondant à une dépréciation de 2,9%», a encore fait savoir Mohamed Laksaci qui rappellera, à cet effet, que la Banque d'Algérie, à deux reprises, avait déjà publié un note détaillée sur le modèle de calcul du taux de change effectif et réel du dinar. «Au total, au cours de l'année 2011, en dépit de la volatilité accrue des cours de change des principales devises, l'intervention de la Banque d'Algérie sur le marché interbancaire des changes a eu pour résultat le maintien du taux de change effectif réel du dinar quasiment à son niveau d'équilibre à moyen terme,», conclut le gouverneur. «NOTRE ARGENT A L'ETRANGER EST EN SECURITE» Le fait de placer toutes ces réserves de change en bons de Trésor américains ou encore en bons de Trésor européens constitue-t-il un risque? Le gouverneur de la Banque d'Algérie est catégorique. Il soulignera clairement que «notre argent placé à l'étranger est en sécurité». Comment? Mohamed Laksaci, pour ce qui des placements en Europe, dira clairement que «les titres souverains sont les moins risqués en Europe». La crise qui touche nombre de pays européens n'a rien à voir avec ces placements actifs, soutient encore le gouverneur de la Banque d'Algérie qui ne donne pas cependant le montant des actifs en bons de Trésor placés aussi bien aux USA qu'en Europe.