Le coût de la vie a explosé en Algérie en 2011, l'inflation étant en hausse par rapport aux prévisions de la loi de finances à plus de 4,5%. Les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) confirment la hausse quasi généralisée et à des niveaux records, des prix des fruits et légumes. Selon l'office, l'indice des prix à la consommation a connu une hausse de 2,3% en janvier 2012 par rapport à décembre dernier et a bondi à 7,5% par rapport à janvier 2011. Dans cette fournée statistique, ce sont les prix des produits agricoles frais qui ont explosé. Sur les marchés, en fait, les prix des produits agricoles ont enregistré des hausses jamais vues depuis des années. La pomme de terre est cédée en moyenne entre 45 et 70 DA pour celle de Oued Souf ou d'arrière-saison, la tomate à plus de 50 DA, les courgettes entre 120 et 140 DA, ainsi que le poivron. Tous les fruits et légumes ont enregistré, au cours des mois de janvier et février, des hausses aussi soudaines que parfois inexplicables. Par ailleurs, les prix des viandes sont également en hausse constante avec une moyenne de 300 DA le kg pour le poulet et plus de 1.000 DA pour la viande bovine. Des niveaux astronomiques de l'avis de nombreux observateurs et de spécialistes. Corrigé des variations saisonnières, l'indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de près de 2%, en janvier dernier par rapport à décembre 2011, précise l'ONS, qui explique que cette «forte évolution» a provoqué une hausse du rythme d'inflation annuel (janvier 2011-janvier 2012) de 4,9%, un niveau supérieur à celui observé durant toute l'année 2011 (4,5%). En fait, la hausse de janvier 2012 des prix à la consommation traduit une augmentation sensible des prix des biens alimentaires (+ 4,7%) tirée par un accroissement substantiel des prix à 10,1% des produits agricoles frais. Les hausses en janvier dernier concernent notamment les poissons frais (22,1%), les fruits frais (14,6%), la viande ovine (13,1%), les oeufs (11,7%), les légumes (6%) dont la pomme de terre (9,3%) et la volaille (5,1%). Dans le même sillage, les prix des produits alimentaires industriels ont aussi marqué une légère hausse de 0,3%, en raison essentiellement de l'augmentation des prix des sucres et produits sucrés (1,4%) et à un degré moindre des huiles et graisses (0,6%). Le sombre tableau de la hausse des prix des produits agricoles et alimentaires ne s'arrête pas là, malheureusement. Car cette surchauffe des prix est plus «significative» en janvier dernier par rapport à la même période en 2011, l'indice des prix à la consommation ayant connu un rebond de 7,5%. Le niveau moyen des prix des biens alimentaires a atteint 8,8% avec 13,6% pour les produits agricoles frais et 4,9% pour les produits industriels. Selon l'ONS, les plus importantes hausses ont été enregistrées par les produits alimentaires frais, avec une augmentation de plus de 25% pour les oeufs, 22% pour le poulet et près de 22% également pour la viande ovine. D'autres produits ont été aussi en hausse mais de moindre importance ; il s'agit essentiellement des poisons frais (5,8%), la viande bovine (5,6%) et les légumes frais (1,7%), dont la pomme de terre qui a augmenté de 21,4%. Les prix à la consommation ont augmenté de 4,52% en 2011, situant l'évolution annuelle du taux d'inflation à 4,5% contre 3,9% en 2010, 5,7% en 2009 et 4,8% en 2008. L'absence de contrôle et d'une véritable mercuriale des prix des fruits et légumes dans les grands marchés de gros du pays sont à la base de cette extraordinaire surchauffe des produits agricoles, même si la rareté de certains produits, en pareille saison, peut en expliquer la hausse du prix.