Le débat est ouvert à l'échelle mondiale sur les énergies et notamment les énergies renouvelables et le gaz de schiste. Une dualité commence à prendre forme entre les Européens qui plaident en majorité pour les énergies renouvelables et les Américains qui font campagne pour l'exploitation du «shale». Les avis divergent sur la question et chacune des deux parties y va de son argument pour convaincre des bienfaits de l'une ou de l'autre des ces énergies. Pour les Allemands, la question est tranchée. Leur choix est porté sur les énergies renouvelables qu'ils considèrent comme non polluantes et peu coûteuses. Cette position a été clairement expliquée, hier, par le directeur général de la chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK), M. Christoph J. Partsch lors d'une conférence de presse animée à la chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO) sur les deux salons «enviroalgérie et era2012», organisés par la chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie et Myriade Communication, prévus entre le 15 et 17 octobre au Centre des conventions d'Oran (CCO). Pour le directeur général de AHK, «les énergies renouvelables sont beaucoup plus avantageuses que d'autres énergies. C'est ce qui a motivé l'Algérie à mettre en vigueur son plan pour créer 40% d'énergie en 2030». Evoquant l'expérience allemande dans ce domaine, M. Christoph J. Partsch souligne qu'il y a «beaucoup de centrales privées de production d'énergie renouvelable en Allemagne qui ont le droit de vendre cette énergie. C'est l'Etat qui se charge de l'acheter avec un tarif garanti. Il y a aussi l'exportation. On est membre d'un réseau européen où même la Turquie fait partie. Et on aimerait bien constituer ce réseau autour de la mer Méditerranée. Cela serait idéal parce que cette zone est bien ensoleillée». Pour réussir cette expérience, l'Allemagne, nous explique le directeur général de AHK, permet aux producteurs d'énergie d'acheter une petite entreprise qui produit l'énergie avec également le droit d'insérer cette énergie à un prix garanti dans le grand réseau et qui sera ensuite vendue au consommateur. Il y a près d'une dizaine de grandes entreprises productrices d'énergie renouvelables en Allemagne, selon le même responsable qui estime que «cela peut se faire en Algérie». Sur ce point, il a indiqué que «nous avons de très bonnes relations avec le gouvernement algérien et notamment avec le ministère de l'Energie et aussi avec Sonelgaz. Nous avons eu beaucoup d'entretiens et beaucoup de négociations. Je ne pourrais pas dire à quoi cela va aboutir. Mais ces négociations sont, certainement prometteuses. L'Algérie a décidé, d'abord, d'assurer la consommation d'énergie au niveau local avant de penser à l'exportation. Il reste à attendre le moment où il y aura beaucoup d'énergie à exporter. L'Espagne exporte vers le Maroc. Il n y a aucune raison pour que le Maroc n'exporte pas vers l'Europe. Idem pour l'Algérie qui a encore plus d'espace». Sur l'exploitation du gaz de schiste, M. Christoph J. Partsch a souligné: «Qu'est-ce que cela coûte comme dégâts et notamment sur l'eau qui se trouve dans la terre. Ce sont des coûts et des risques incroyables. Si vous demandez une assurance pour le shale, ajoutez les coûts d'assurance dans l'estimation totale. C'est sûr que le prix de gaz de schiste augmentera. C'est pourquoi nous disons que l'énergie solaire coûtera à peu près 25 euros en Allemagne. C'est peut-être un prix qu'on pourrait baisser encore ici en Algérie. Il y a le soleil, beaucoup de terrain. Une superficie géante. Il n'y a pas de population qui proteste parce qu'il y a assez d'espace. Trois grands arguments pour mener cette expérience. Il faudra seulement introduire un tarif garanti ici en Algérie pour que cette industrie puisse vraiment se développer». Quant à l'énergie nucléaire, le directeur général de AHK est catégorique: «Cette énergie est morte chez nous. On a encore des centrales qui travaillent mais on va les fermer parce que la population ne veut plus de cette énergie».