Les «exclus» de la dernière opération de remise de pré-affectations visant le relogement des habitants des deux quartiers d'El-Hamri et de Médioni dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP) ont, une nouvelle fois, protesté hier, cette fois-ci devant le siège de la daïra d'Oran pour réclamer la régularisation de leur situation. Les contestataires n'ont pas pu rencontrer le chef de daïra comme ils le souhaitaient et se sont contentés d'un responsable du service logement de la daïra. «Qu'on nous dise pourquoi on ne nous donne pas nos pré-affectations puisqu'elles sont déjà prêtes?», se demande une des quatre représentantes des deux quartiers dans le bureau du service de logement. «La réponse qu'on nous a fournie témoigne du peu d'égard porté à notre situation», ajoute-t-elle, avant d'expliquer: «Le seul argument qu'ils ont pu trouver pour justifier cette passivité face à notre requête, c'est celui des élections. On nous dit que la daïra est occupée par la préparation des élections et que la remise des pré-affectations se fera après ce rendez-vous. C'est complètement ahurissant. Comment voulez-vous qu'on croit aux élections, qu'on y adhère, alors qu'on ne reconnaît même pas notre droit d'être écouté», se demandent les porte-parole des habitants. «Je suis désolée de le dire, mais le message qu'on vient de nous passer aujourd'hui est loin de faire la promotion d'une participation aux élections. Bien au contraire, c'est un message répulsif qui donne un sens complètement perverti de ce que des élections populaires peuvent porter comme valeurs. Nous, on veut qu'on nous écoute, qu'on soit attentif à notre souffrance. N'est-ce pas ça l'essence même des élections?», ajoute, dépitée, une des représentantes des habitants des quartiers d'El-Hamri et de Médioni. Ces derniers se sont donné rendez-vous pour mercredi prochain pour s'adresser de nouveau à la daïra. Avant-hier, rappelle-t-on, plusieurs dizaines de chefs de familles exclues de la dernière opération de remise de pré-affectations ont investi le siège du secteur urbain d'El-Hamri pour exiger une réponse aux recours qu'ils avaient déposés auprès de cette même structure. L'enquête ouverte dans le sillage de cette opération de remise de pré-affectations, lancée fin décembre denier, a, selon une source proche du dossier, été bel et bien finalisée et se trouve actuellement au niveau des services de la daïra d'Oran. C'est sur la base des résultats de cette enquête que de nouvelles pré-affectations ont été élaborées au profit des personnes omises. Des pré-affectations qui n'attendent que la signature du chef de daïra pour être remises aux bénéficiaires, selon nos sources. A noter que l'enquête lancée sous l'autorité de la daïra d'Oran a permis de relever que plusieurs habitants de Médioni et d'El-Hamri ont été en effet injustement exclus. Il s'agit d'«omissions» selon le terme utilisé par notre source. La même enquête, dont les résultats finaux n'ont pas encore été rendus publics, confirme également l'existence d'un nombre assez important d'intrus. Il s'agit, dans ce cas précis, de personnes étrangères au secteur, mais aussi de personnes qui ont certes habité le quartier dans le passé mais qui l'ont quitté pour d'autres lieux de résidence.