La grève ouverte du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) sera observée, comme annoncé fin mars, à partir du dimanche 15 avril. Outre le débrayage, le syndicat entamera une série d'actions de protestations dont la première se déroulera au 2e jour de la grève devant le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière (MSPRH), a annoncé le président du SNPSSP, lors d'une conférence de presse tenu hier au siège du syndicat, au cours de laquelle il a fait état «d'écoutes téléphoniques» et de «menaces de mort» contre sa personne. Pour le président du SNPSSP, Dr Yousfi, c'est le statut quo entre le syndicat des spécialistes et la tutelle. Selon lui, le ministère de la Santé ne semble pas disposé à dialoguer sérieusement. «Après le dépôt de notre préavis de grève, le ministère nous a convoqué à une réunion de conciliation. Mais voilà que cette réunion a été programmée en dehors du ministère, dans un institut de formation paramédicale. Nous y sommes quand même allés, mais nous avons exigé la présence du ministre ou de son secrétaire général. Sur place, il y avait un directeur central. Nous avons donc préféré nous retirer», affirme Dr Yousfi. «La dernière réunion que nous avons eu avec le ministre remonte à octobre 2011. Le dialogue direct avec le ministre et son secrétaire général a été rompu unilatéralement par le département de la santé depuis cinq mois», ajoute le président du SNPSSP. Les praticiens spécialistes maintiennent donc leurs revendications et veulent aller au bout de leur mouvement, «quelque soit la batterie de mesures répressives que la tutelle a mis en œuvre». Parmi ces mesures dont a fait état le président du SNPSSP, les ponctions sur salaire, sans recours à la négociation comme le prévoit la législation, le blocage des rappels de salaires des années 2008-2009, ainsi que des mesures «ciblant les chefs de service et chefs d'unités» membres du SNPSSP, avec «une stigmatisation sur l'hôpital de Boufarik, où exerce le président du syndicat», ajoute Dr Yousfi. «C'est une grève à laquelle ont participé de milliers de praticiens spécialistes de la santé publique, et non pas celle du Dr Yousfi, ni celle du bureau exécutif du syndicat», affirme encore l'intervenant. Par ailleurs, lors de sa conférence de presse, Dr Yousfi affirme faire l'objet depuis plusieurs semaines «d'écoutes téléphoniques», aussi bien sur la ligne de son lieu de travail que celle de son domicile. Il affirme aussi avoir reçu, par téléphone, «des menaces de mort» s'il ne mettait pas fin à la grève. Selon lui, cet incident «a été porté à la connaissance des services concernés». Invité à exprimer ses soupçons concernant l'origine de ces appels, le président du SNPSSP affirme n'accuser personne, mais estime que cela ne pourrait provenir que de «ceux qui ont intérêt à casser le secteur de la santé publique». En outre, le président du SNPSSP affirme attendre les réponses des partis politiques qui ont été destinataires d'une lettre, les invitant à se prononcer sur la situation du système de santé publique et sur les revendications des médecins spécialistes.