La commune de Hennaya (10 kilomètres au nord de Tlemcen) compte cinq bourgs: Melilia, le plus important, Aïn El-Hadjar, M'razga, M'kacem et Taâounia. Le vieux village de Melilia, perché sur ses rochers, domine la plaine agricole de Zenata et de Hennaya. Dans ce cadre, Il faut souligner que, jadis, la conduite d'eau du barrage de Béni-Bahdel avait réveillé l'activité de Melilia. Mais aujourd'hui, il en est resté un bel aqueduc dur près de l'oued Bou-Messaoud. Melilia est surtout réputée par sa petite source thermale appelée «bain de Tahamamiet» où jaillit une eau limpide qui guérit, paraît-il, certaines maladies et qui devrait être mieux aménagée. Pour accéder à Melilia, un chemin de 1 km a été ouvert par la commune de Beni-Mester. Mais le cadre de vie des habitants de ce village au passé glorieux, qui a été durant la guerre de libération au cœur des activités héroïques des djounoud (moudjahidine et martyrs) du Front de libération nationale de la région, connaît une dégradation continue. Ses habitants se sentent abandonnés, voire floués. Melilia se vide même de ses habitants qui tentent de tourner la page de la révolution avec dignité. «On en a assez de tendre la main et de demander de l'aide, notre localité est aujourd'hui déshéritée. Nous vivons le calvaire depuis des années, nos habitations sont délabrées, les routes truffées d'énormes fissures sont impraticables, pas d'éclairage public et bien d'autres problèmes. Vraiment, nous sommes en marge du développement», s'exclame si Mohamed, ce grand moudjahid de Melilia de 80 ans, très respecté dans son village, qui laisse éclater sa rage: «Nous avons été roulés dans la farine, aucun changement. Pourtant, nous y avons cru, mais regardez, nous sommes toujours dans un ghetto. Les autorités locales ne se soucient plus de nous». A ce propos, un jeune sans formation ni emploi souligne: «Nous sommes dans cette situation depuis des années. Nous sommes très déçus du mutisme des autorités locales face à cette situation dégradante et ce, malgré nos multiples démarches pour le bitumage des routes, l'alimentation en électricité et l'entretien des canalisations. Nous réitérons notre appel auprès des responsables concernés pour une intervention rapide». Enumérant les tracasseries qui rendent la vie dans cette cité trop difficile, une autre dame habitant le village accuse: «L'APC ignore nos préoccupations», et d'ajouter: «Nous sommes également privés de téléphone, car le réseau d'Algérie Télécom est défaillant ici. L'absence des services chargés de la collecte des ordures ménagères suscite également la colère de la population».