Des députés de l'Alliance de l'Algérie verte (MSP, Ennahdha, El Islah), élus lors des élections du 10 mai, ont brandi, hier, à l'Assemblée populaire nationale (APN) des cartons rouges où on pouvait lire en arabe «non à la fraude», avant de quitter l'hémicycle. C'est vers la fin de la session matinale consacrée à la validation des mandats des nouveaux députés que les élus des trois partis islamistes se sont simultanément levés en brandissant les cartons rouges. A l'exception de Amar Ghoul, ancien ministre des Travaux publics et nouveau député du MSP (Mouvement de la société pour la paix) qui est resté assis, tous les autres députés de l'Alliance ont quitté leurs sièges, créant ainsi une véritable cohue à l'intérieur de l'hémicycle qui abritait la première réunion des parlementaires de la 7ème législature. Des centaines d'autres députés issus des autres partis politiques se sont alors levés comme un seul homme pour applaudir, non pas pour soutenir l'action des contestataires mais pour tenter de les faire taire. Les femmes députés sont même venues à la rescousse en lançant des «youyous» stridents pour empêcher leurs collègues dans la nouvelle assemblée de s'exprimer. Dans un communiqué distribué aux journalistes, l'Alliance de l'Algérie verte affirme que cette action est organisée dans le but de dénoncer la manipulation des résultats du scrutin du 10 mai passé. Les députés des trois partis islamistes annoncent, par ailleurs, qu'ils vont consacrer leurs mandats à faire de l'opposition durant cette septième législature. Cette action symbolique des députés de l'Alliance de l'Algérie verte n'a pas perturbé le déroulement de la cérémonie d'installation des 462 nouveaux députés puisqu'elle a eu lieu juste après la fin de la validation des mandats des parlementaires. A noter que la présidence de séance a été assurée par Larbi Ould Khelifa en sa qualité de député le plus âgé (74 ans), secondé par les plus deux jeunes parlementaires de cette législature, Hocine Maaloum et Assia Kenane (23 et 24 ans). Larbi Ould Khelifa lors de son discours d'ouverture de la cérémonie a voulu faire passer l'image d'un homme rassembleur en affirmant «que le dialogue doit primer entre la majorité et la minorité à la nouvelle assemblée». Cette dernière doit être une école de la démocratie, a-t-il ajouté en soulignant que la tâche qui attend les parlementaires est immense en évoquant notamment la «révision de la Constitution» et la «démocratisation des institutions».