Comme chaque lundi, fixé comme jour de réception pour les usagers des services d'Algérie Télécom, le centre Ben Mhidi accueille des centaines de clients. Hier, plusieurs d'entre eux, exacerbés par des promesses non tenues pour le rétablissement des leurs lignes téléphoniques en dérangement depuis des mois, ont laissé libre cours à leur colère. Parmi eux, un jeune chef d'entreprise, dont la ligne téléphonique ne fonctionne plus depuis 3 mois, en est même arrivé aux mains avec un agent après que ce dernier a essayé de le calmer. «Depuis 3 mois, mon activité est pénalisée du fait que je suis un utilisateur de l'Internet et toutes mes réclamations n'ont été suivies que de promesses. A chaque fois, on me répond, au même titre que tous les autres usagers, qu'une équipe se déplacera sur les lieux pour rétablir la ligne. Mais à chaque fois, rien n'est fait et par conséquent, une nouvelle réclamation est déposée le lundi». Il explique que le problème se situe au niveau d'une section de câble téléphonique située dans un endroit où est abandonné une épave d'un véhicule d'où la difficulté d'intervenir. «Pourtant, je leur avais proposé de payer les frais pour le déplacement de cette ferraille mais aucune réponse ne m'a été donnée par les responsables du centre». Tel est le récit de cet abonné qui précise qu'il est à jour et qu'il règle sa quittance bimensuelle régulièrement, mais cela ne peut pas durer. Suite à l'incident, les trois agents qui étaient mobilisés pour recevoir les réclamations ont décidé d'arrêter leur travail et ont invité les clients à évacuer le bureau. Mais, à entendre parler ces agents, il ressort que leur mission se limite à transmettre aux services d'intervention les coordonnées de chaque client qui se dit lésé. Cependant, les moyens humains s'avèrent insuffisants par rapport à la charge de travail imposée et le meilleur exemple nous vient de l'agence ACTEL Maata, qui ne dispose que de deux techniciens pour pas moins de 10.000 abonnés à Internet, un chiffre qui a explosé en 2008 lorsque l'accès à Internet a été «démocratisé» suite à la baisse des tarifs. Contacté, le directeur opérationnel des Télécommunications (DOT), M. Senouci, a déclaré que les doléances des abonnés sont prises en charge et les nombreuses perturbations s'expliquent en grande partie par le fait que le réseau téléphonique est agressé quotidiennement. Dans ce contexte, le même responsable souligne qu'en plus du vol de câbles, le réseau est endommagé suite à des travaux de voirie ou bien de construction. «Ceci étant, la détection des perturbations est une opération qui nécessite du temps», devait encore ajouter M. Senouci qui estime que l'absence d'entreprises sous-traitantes qualifiées est un facteur des retards dans le rétablissement des lignes en dérangement. Le même responsable reconnaît l'insuffisance du personnel et ce en raison du départ massif en retraite d'agents expérimentés, notamment en 2010 et 2011. A une question relative au taux d'avancement de l'opération de basculement sur le nouveau système MSAN au centre-ville, le DOT a expliqué que le raccordement aux 4 équipements a été concrétisé alors que le reste des abonnés seront rattachés au central téléphonique Abane Ramdane.