Moins de 24 heures après l'arrêt technique progressif des unités de la raffinerie de Skikda, programmé dernièrement après plusieurs reports, dans le but de les mettre à la disposition de la firme sud-coréenne Samsung réalisatrice du projet de réhabilitation et d'extension de la raffinerie de Skikda, pour entreprendre certains travaux, le complexe de raffinage tout entier s'est arrêté brusquement, en raison d'une panne électrique. Il était près de quatre heures du matin, jeudi 21 juin, lorsque toutes les unités s'arrêtent instantanément de fonctionner. L'incident qui a provoqué d'importantes ruptures de charge, a été ressenti par les habitants des environs qui ont été surpris de voir la raffinerie sombrer dans un black-out total, suscitant quelques frayeurs, particulièrement après le 'hoquet'' dont fut prise la torche qui illuminait toute la région et qui a failli la faire décoller comme une fusée, comme l'ont rapporté des témoins. La surprise passée, c'est un véritable branle-bas de combat qui sera enclenché pour tenter de remettre en service, le plus rapidement possible, les unités Reforming II, le Topping 11 et l'unité 31 qui devaient continuer à assurer la production et même combler le déficit généré par l'arrêt technique des unités 10 et 30, arrêt qui durera quelques mois et touchera l'ensemble des unités par étape successives afin d'éviter le recours à un arrêt général et comme le prévoyait la décision prise et qui a reçu l'aval du PDG de SONATRACH, en visite à la raffinerie, il y a quelques jours seulement. Ceci dans le but d'anticiper des conséquences catastrophiques que générerait un éventuel dérèglement de la production, particulièrement en période estivale marquée par une hausse de la consommation. C'est donc la raison pour laquelle, seules deux unités ont été mises à l'arrêt dans une première phase, les autres unités devant prendre le relais indépendamment. D'ailleurs, jusqu'à la dernière minute, l'atmosphère était quelque peu tendue au niveau de la raffinerie où tout le monde s'attendait à un énième report, redoutant des imprévus comme cela s'est déjà produit ces derniers jours où l'unité reforming II, produisant principalement de l'essence sans plomb et sur laquelle on avait misé pour amortir la baisse de production, a connu plusieurs pannes successives. Du coup, la rupture du courant a donné des sueurs froides au niveau du complexe de raffinage de Sonatrach mais ailleurs, tout le monde n'avait rien remarqué d'anormal, pensant qu'il ne s'agissait que de l'exécution de l'opération de mise à l'arrêt technique des installations laissant les coudées franches aux responsables, loin de toute pression, pour réparer la panne. Afin de connaître l'origine et l'ampleur de l'incident, nous avons, à maintes reprises, tenté, en vain, de contacter le directeur de la Raffinerie d'abord puis son intérimaire ensuite, mais ils sont demeurés injoignables. Nous avons pu néanmoins recueillir quelques explications auprès de techniciens qui ont soutenu que la panne de courant est dû à un dysfonctionnement de matériels électriques équipant la sous-station SSL, au niveau du TR1B et ne devait pas se produire en principe, selon eux, car les travaux de rénovation des installations et des réseaux électriques, censés mettre à l'abri le complexe contre pareil aléa et réalisés par la firme française AREVA, venaient tout juste d'être achevés. De plus, affirment les mêmes sources, les turboalternateurs de la centrale thermoélectrique ayant été déjà rénovés et devant réagir aux coupures de courant n'ont pas fonctionné à leur tour. A noter que grâce aux efforts déployés, les unités touchées par la panne électrique ont été remises en fonction, en fin d'après-midi de la même journée de jeudi dernier. Pour l'heure, on ignore l'impact de cet incident sur la production mais, d'ores et déjà, les citoyens s'attendent à un été difficile en matière d'approvisionnement même si à Naftal, Mme Sakina Ourtilani, directrice de NAFTAL à Skikda, s'est voulue rassurante en affirmant que son entreprise déploiera tous ses moyens, notamment sa flotte de camions-citernes, pour assurer un approvisionnement régulier des stations-service, même à partir d'autres régions du pays. Touchons du bois.