Il y a vingt ans, Mohamed Boudiaf était assassiné à la Maison de la Culture de Annaba où il animait une conférence devant les cadres de la Nation. Son assassinat, filmé et transmis par la télévision algérienne en direct, a plongé le pays dans l'émoi. Hier, une cérémonie de recueillement, à la mémoire de Mohamed Boudiaf, a eu lieu au cimetière d'El Alia. Compagnons, amis, membres de sa famille ainsi que des jeunes sont venus de différents coins du pays pour se recueillir sur la tombe du défunt. D'ex-généraux : Touati, Khaled Nezar ainsi que d'autres personnalités Rédha Malek, Ali Haroun, Ahmed Seghir Babes figuraient parmi la foule. Rédha Malek a pris la parole pour évoquer le parcours glorieux du défunt. Les membres de la Fondation «Lounes Maâtoub» sont arrivés quelques minutes plus tard. Après le dépôt d'une gerbe de fleurs avec une photo du défunt Maâtoub, l'un des membres de la fondation «Maâtoub» a pris la parole pour demander de déclasser l'affaire Boudiaf et celle de Maatoub. « 20 ans après, le peuple réclame la vérité, toute la vérité et rien que la vérité sur l'assassinat de Mohamed Boudiaf», dit-il. «Nous sommes pour la vérité et pour une Algérie libre et démocratique ». A leur tour les membres du Mouvement des Jeunes indépendants pour le changement (MJIC) ont déposé un bouquet de fleurs sur la tombe de Mohammed Boudiaf. Une militante de ce groupe dira : « Boudiaf est l'exemple fort du changement, on suivra ses traces pour opérer un changement dans notre pays». Certains militants du groupe se sont entretenus avec l'ex-général Khaled Nezzar. 10 h passées, les sympathisants de Boudiaf continuaient d'affluer au cimetière d'El Alia. Des bouquets de fleurs à la main, la majorité d'entres eux ont refusé de faire de déclaration. A noter que tout le monde a cherché après le fils de Boudiaf. « Peut-être qu'il était là et qu'il est reparti avant l'arrivée de la foule», dira un sympathisant qui affirme qu'il n'a jamais raté la commémoration de Mohamed Boudiaf. « Je pleure Boudiaf qui a été assassiné et je pleure mon Algérie qui a été pillée», conclut notre interlocuteur.