La commémoration hier à El Alia du 19e anniversaire de l'assassinat de l'ancien chef d'Etat Mohamed Boudiaf, a été marqué par la présence d'une foule nombreuse où figuraient très peu d'officiels. Parmi les personnalités qui ont tenu à assister à ce recueillement, il y avait le général Mohamed Touati, Rédha Malek et Ali Haroun, les deux ex-membres du Haut comité d'Etat (HCE) que présidait le défunt, ainsi que le ministre de l'Information, Nacer Mehal. La présence de Malika Matoub, la veuve du regretté chantre kabyle Matoub Lounes, ainsi que Tarek Mira, le député du RCD, n'est pas passée inaperçue. Côté familial, et comme l'année dernière, seul Nacer, le fils de Boudiaf, «représentait» la famille de si Tayeb El Watani, dont la veuve, Fatiha Boudiaf, a brillé également par son absence. La cérémonie de commémoration a débuté par le dépôt par Ali Haroun et Rédha Malek d'une gerbe de fleurs devant la sépulture du défunt juste à l'entrée du carré des martyrs sous l'œil de la caméra de l'ENTV, venue immortaliser l'événement. L'ancien chef du gouvernement a prononcé une allocution dans laquelle il a rappelé les moments forts du grand révolutionnaire que fut Mohamed Boudiaf, en insistant sur les qualités exceptionnelles de l'homme. Rédha Malek n'a pas manqué également de souligner que l'arrivée au pouvoir de Mohamed Boudiaf avait redonné espoir aux milliers de jeunes Algériens «avant d'être poignardé dans le dos». Une déclaration qui a surpris plus d'un, sachant que son auteur figurait dans le staff de Si Tayeb El Watani lors de la courte période qu'il avait passée à la tête de l'Etat avant d'être lâchement assassiné le 29 juin par le lieutenant Lembarek Boumaârafi. Après la lecture de la Fatiha, la plupart des présents ont entouré le fils du défunt Nacer Boudiaf qui avait édité dernièrement sur les 166 jours passés par son père à la tête du HCE. La vente du livre intitulé Mohamed Boudiaf, l'Algérie avant tout, aura lieu aujourd'hui à 14h à la librairie du Tiers-Monde à la rue Larbi Ben Mhidi à Alger. A noter enfin que juste devant le carré des martyrs, une autre cérémonie de recueillement s'est déroulée à la mémoire du moudjahid et militant Slimane Amirat, décédé le jour de l'enterrement de Boudiaf suite à une crise cardiaque.