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De la Villa Joly à Ben Aknoun, cacophonie sur la dépense publique
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 07 - 2012

La baisse des cours pétroliers au cours des derniers mois vient de provoquer des réactions en rangs dispersés des pouvoirs publics algériens. La Banque d'Algérie (BA) a tiré la sonnette d'alarme avant que le ministère des Finances ne tente de calmer le jeu. Des réactions, chiffres très divergents à l'appui, qui laissent une forte impression de cacophonie.
Le ministre des finances, Karim Djoudi, le relève avec une certaine perfidie : la Banque d'Algérie a déjà fort à faire avecla supervision du secteur bancaire, la gestion de la valeur du Dinar et celle de l'inflation. Est-elle bien dans son rôle en lançant un «warning» et en commentant l'évolution des finances publiques qui passent généralement pour le domaine réservé des locataires de Ben Aknoun? Pour un ancien haut responsable du secteur financier algérien la réponse ne fait aucun doute : «le gouverneur de la Banque d'Algérie est tout à fait dans son rôle lorsqu'il dit attention cela ne peut pas marcher avec un baril à 90 dollars. Mohamed Laksaci est un excellent économiste et il faut prendre très au sérieux ses avertissements sur la soutenabilité des finances publiques.D'autant plus que ce «warning» est mis en scène de façon solennelle à l'occasion de la présentation du rapport de conjoncture annuel de la Banque d'Algérie.L'idée est en fait de prévenir la Présidence de la république que l'ouverture des vannes budgétaires,décidée dans l'urgence du printemps 2011, doit être une mesure provisoire. L'avertissement de la Banque d'Algérie est clair, il faut stopper la dérive budgétaire. Si cela est dit maintenant, ce n'est pas parce que les cours pétroliers ont fléchi dernièrement, c'est parce que la soutenabilité des finances publiques fait désormais partie du débat public».
QUERELLE DE CHIFFRES
Le plus surprenant dans la mini-polémique des derniers jours c'est que les chiffres mentionnés par les deux institutions en charge de la conduite des affaires économiques du pays sont en apparence extrêmement divergents. «Désormais, l'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celles, très volatiles, des hydrocarbures» indique de façon péremptoire le rapport de la Banque d'Algérie».Sur le même sujet, Karim Djoudi se veut au contraire rassurant : «la tendance baissière du prix du pétrole nous impose d'être prudents mais nous ne devons pas perdre de vue deux éléments importants : nos dépenses effectives constatées en fin de l'exercice sont basées sur un baril à 75 dollars et nos capacités de financement, cumulées grâce au FRR, aux réserves de change et au remboursement de la dette, sont considérables", a expliqué le ministre à la Radio nationale.
Qui a raison ? Qui a tort ? Apparemment les deux si on en croît un spécialiste des finances publiques. «Le chiffre de 112 dollars calculé par la Banque d'Algérie repose sur le niveau de dépense autorisé par la loi de finance complémentaire pour 2011 (LFC 2011) qui entérine notamment les nombreuses augmentations de dépenses décidées le 22 février. Karim Djoudi mentionne de son côté, pour la première fois, des chiffres de dépenses «effectives» enregistrées à la fin de l'année 2011 qui indique que les dépenses réelles ont été sensiblement inférieures aux dépenses autorisées et prévues par la LFC 2011».
LES DEPENSES D'EQUIPEMENT SACRIFIEES
Une bonne nouvelle donc et un alarmisme déplacé de la Banque d'Algérie ? Peut-être pas. Si on examine en effet le détail des dépenses «effectives» dont parle Karim Djoudi, on s'aperçoit rapidement qu'elles sont dans une proportion croissante et imprévue constituée de dépenses de fonctionnement. Ce sont essentiellement les dépenses d'équipement de l'Etat qui ont fait les frais de la «sagesse» constatée par le ministre des finances.
Pour s'en convaincre, il suffit encore de se reporter au rapport de conjoncture de la Banque d'Algérie pour le deuxième semestre 2011.Ce dernier indique qu' «en ce qui concerne la consommation des crédits de paiement, les dépenses totales l'ont été, à septembre 2011, à hauteur de 49,5 % des dépenses prévues par la loi de finances complémentaire pour 2011 (8272 milliards de dinars). En effet, à septembre 2011, les dépenses de fonctionnement ont été consommées à hauteur de 63,7 % et les dépenses d'équipement à hauteur de 34,2 % seulement».Commentaire de notre spécialiste des finances publiques : «on peut facilement conclure de ces chiffres que si les dépenses de fonctionnement budgétisées sont à peu près consommées comme prévu , les dépenses d'équipement au contraire n'ont probablement été utilisées qu'à moitié sur la totalité de l'année 2011 .C'est cette très faible consommation des budgets d'équipements qui explique pour l'essentiel la relative modération des dépenses totales etle «prix d'équilibre» du baril de 75 dollars mentionné par Karim Djoudi».Une tendance qui a de forte chances de se poursuivre au cours des prochaines années .En effet, le ministre des finances affirme qu'il faut aujourd'hui «une prise de conscience sur le fait que nous avons besoin d'une approche beaucoup plus prudente en matière de dépenses notamment celles de fonctionnement et surtout celles relatives aux salaires de la Fonction publique où nous avons atteint le plafond». Mais il s'empresse d'ajouter aussitôt que «la dépense salariale, les transferts sociaux et les soutiens des prix ne seront pas touchés". Tout au plus espère-t-il que les dépenses courantes seront ramenées à un "niveau plus acceptable" notamment avec la fin des opérations du versement des rappels relatifs aux régimes indemnitaires et statuts particuliers (de la Fonction publique). S'il y a cure d'austérité, elle s'appliquera donc surtout aux dépenses d'équipement que la loi de finance 2012 a déjà sabré en les réduisant de 30% et à propos desquelles le ministre des Finances confirme que «les projets en cours continueront d'être financés alors que les financements de nouveaux projets seront étudiés au cas par cas selon les priorités fixées et selon les capacités de financements».


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